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Page:Des Vignons - Betty petite fille, 1922.djvu/112

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BETTY PETITE FILLE


à sa mère. Celle-ci lui déposa dévotieusement un chaste baiser sur le front et posa son ordinaire question :

— Tu t’es bien amusée, chérie ?

— On a été s’asseoir sur l’herbe au bois de Boulogne…

— C’est parfait !

Et la bonne dame admira plus que jamais cette franchise délicieuse.

Léontine échevelée comme toujours apparut sur le pas de la porte. L’air ahuri, le tablier en bataille, elle salua la patronne. Celle-ci à voix basse remarqua :

— Quand donc cette fille se dégourdira-t-elle ?

Betty dissimula un sourire ironique : elle savait elle, que le souillon se dégourdissait assez rapidement. Bientôt on la verrait aux Folies-Bergère en robe de soie et sur des talons Louis XV, chic suprême.

Mais ces détails elle les conserva pour elle, craignant d’enlever trop vite à sa mère ses illusions naïves. Elle constata seulement que Madame Cérisy était vraiment aisée à duper.