Aller au contenu

Page:Desbordes-Valmore - Livre des mères, 1840, t2.djvu/120

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
119

elle tourne autour de ceux qui n’ont pas de respect pour les ordres de leur père.

Les flèches, en apparence plus élégantes qu’acérées, ressemblant par leur extrémité à l’aile d’un oiseau gracieusement ouverte, s’entremêlèrent bientôt aux acclamations confuses de : oak ! oak et de tout ce qu’on pouvait inventer de plus sauvage, lorsqu’une douleur aiguë arracha un vrai cri, un vrai aïe ! si naturel, et si perçant qu’il termina le combat. Alfred était blessé au doigt, et bien qu’il voulut rire, il paraît qu’il n’en eût pas la force. La piqûre le mordit jusqu’au sang.

La voix du père, retentissante comme la voix de la conscience qui s’éveille, parvint dans leurs oreilles dressées de peur.

— Alfred ! Émile ! Blondel ! allons donc, messieurs ! où êtes-vous tous les trois !

Personne n’osa souffler.