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Page:Desbordes-Valmore - Livre des mères, 1840, t2.djvu/134

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fatigue, tout disparaissait devant ses téméraires espérances.

— Ma tante, disait-il en lui-même, en fendant l’air qui faisait voler ses cheveux blonds, ma tante me donnera un chapeau. Elle me donnera cent chapeaux : c’est ma tante ! c’est riche, une tante ! et elle ne me donnera pas le fouet. J’aurai tout ce que j’avais quand je demeurais chez ma mère ; des tartes, des galettes, des cerfs-volants, (j’en veux douze de cerfs-volants !) et je n’irai plus à l’école, où l’on devient bête. Je ferai un buisson tous les jours ; je courrai avec Pierre ; je me battrai avec François, j’irai nager avec le cheval. C’est bien mieux ! d’ici-là, je trouverai à manger, quand je passerai devant les pâtissiers, ils me donneront des gâteaux. On a tout avec de l’argent : mon père l’a dit. Et j’ai une pièce blanche ! on crie toujours que ma tante est mon coupe-gorge ;