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Page:Desbordes-Valmore - Livre des mères, 1840, t2.djvu/19

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vement les soins de ses cousines et remplissait les fonctions de médecin.

C’était un charme de le voir tâtant le pouls de Lutine, réfléchissant comme il avait vu réfléchir un docteur profond, et s’asseyant près du lit, le front appuyé sur sa main, une plume passée dans ses lèvres, lent à écrire l’ordonnance que ses cousines attendaient avec anxiété.

Oui ! l’enfance est heureuse. Il y avait pour elle dans cette scène l’intérêt d’un drame véritable. Cette malade immobile leur faisait pressentir ou rappeler tout ce qu’il y a de doux, d’aimable aux soins prodigués à un être souffrant. Monsieur Sarrasin vit tant de zèle et de charité régner dans ce coin de chambre, que les larmes lui en vinrent aux yeux.

Albertine lut l’ordonnance du médecin, et prépara promptement une petite bande de toile urgente pour la saignée, qu’exé-