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Page:Desbordes-Valmore - Livre des mères, 1840, t2.djvu/28

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en était sûre ! elle voyait ces petits traits fins et luisants s’animer pour elle, pour elle seule ! et cette idée lui causait du ravissement. Jamais on ne la rencontrait sans l’orpheline collée contre sa poitrine ; jamais elle ne se couchait, après sa prière à Dieu, sans endormir sur son cœur son enfant trouvé, l’amour de son choix, sa petite bien-aimée ! Elle passait toutes ses récréations dans cette union intime et silencieuse. Tout ce qu’elle lui chuchotait de paroles caressantes et mignonnes ferait un poème d’amour et d’amitié ! Cette jeune âme était remplie, et son visage d’ange rayonnait de bonheur. Sur les genoux de son père même, qui l’y berçait souvent comme la plus légère, elle montait avec l’orpheline associée à sa vie ; cette vie fut un sourire tant qu’elle posséda sa frêle et pure idole. Quand son père, qui souriait de cette ten-