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Page:Desbordes-Valmore - Livre des mères, 1840, t2.djvu/38

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Alphonse redevint immobile.

Figure-toi, mon pauvre Alphonse, que depuis trois mois environ, je vois languir mon plus jeune enfant, un ennui muet fane sa vie, sa jeune vie, autrefois heureuse et comblée par la possession de sa poupée ! c’était sa compagne, c’était sa fille ! elle lui parlait bas, elle lui faisait respirer des fleurs, cherchait partout de la mousse pour l’y coucher auprès d’elle : tu aurais ri…

Alphonse ne riait plus.

— Enfin, pitié ! une si petite idole suffisait à un si petit cœur ; car sa perte l’oppresse, l’étonne, l’isole. Elle est dans un désert depuis que cette diable de poupée a disparu. Elle ne mange plus qu’à peine, elle a de la fièvre, des soupirs, qui disent : ma fille ! ma fille ! on pourrait en rire si…

Alphonse fondait en larmes.

— Pourquoi pleures-tu ? tu n’es pas son