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Page:Desbordes-Valmore - Livre des mères, 1840, t2.djvu/39

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père, poursuivit monsieur Sarrasin ; tu ne sens pas le mal que me fait l’étrange manie de mon enfant.

— Je le sens, moi, mon oncle, et c’est bien pire que toi ! dit Alphonse avec une candeur passionnée. Tiens ! quand tu devrais me battre, il faut que je te l’avoue, car j’étouffe. C’est moi qui suis le voleur de poupée, adieu, mon oncle, je vais…, je ne sais pas où je vais, mais je n’ose plus te regarder, et j’aimerais mieux être en prison que devant toi !

— Rends-moi plutôt la poupée ! répartit son oncle en lui barrant la porte, et comprimant ses sanglots contre sa poitrine.

— Mon Dieu ! s’écria l’enfant malheureux, si je l’avais, ce serait déjà fait. Mais j’ai pris cela, moi, comme un caillou, une balle pour lancer en l’air. Je ne sais ce qu’elle est devenue : je croyais que c’était pour