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Page:Desbordes-Valmore - Livre des mères, 1840, t2.djvu/47

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Saint orgueil ! nœud du sang, éternité jalouse,
Dieu vous fait trop de pleurs pour vous anéantir.

 
C’est notre âme en dehors, en robe d’innocence,
Hélas ! comme la vit ma mère à ma naissance :
Et si je la contemple avec d’humides yeux,
C’est que la terre est triste et que l’âme est des cieux !


Ô femmes ! aimez-vous par vos secrets de larmes ;
Par les devoirs sans bruit où s’effeuillent vos charmes ;
Après vos jours d’encens dont j’ai bu la douceur,
Quand vous aurez souffert, appelez-moi : ma sœur !