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Page:Desbordes-Valmore - Livre des mères, 1840, t2.djvu/93

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N’iront pas égayer sous ce treillage vide
Le ramier, de tes dons si tendrement avide.
Tu courais dans ta joie : et puis, un dard moqueur
T’a frappé sous le sein. Pauvre enfant ! c’est le cœur ;
On ne peut te l’ôter ; la vie est là. Des larmes
Baignent à ton insu ta pâleur et tes charmes ;
Tu ne te sauves point dans ton premier effroi :
Ton instinct te t’a dit ; la mort est devant toi.


Oui, le Pylade ailé de ta coureuse enfance,
Doux et muet témoin de tes ébats naïfs,
Qui se laissait aimer ou gronder sans défense,
Qui savait te répondre en murmures plaintifs,
Ton camarade est mort. Cette idole livide
Grave le premier deuil sur la page encore vide
De mémoire vierge. Oh ! que tu souffriras !
Ce que tu dois aimer, oh ! que tu l’aimeras !
Car nul cri ne t’échappe, et d’un muet courage,
Sous ta petite main tu contiens tout l’orage :
Mais je te sens souffrir de ce qui souffre en moi ;