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Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, cinquième série, 1922.djvu/152

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gent minces et élégants qui mettaient une lumière dans le bois aux teintes encore variées.

Voilà qui vaut mieux que mes lamentations au coin du feu, se disait-elle, en riant de sa mauvaise humeur disparue. Il n’y a pas de soleil, c’est vrai, et la lessive ne séchera que demain et je croyais ce matin que c’était presqu’un malheur ! Oh ! le délicieux parfum d’automne et comme la pluie est jolie et discrète ici ! c’est à peine si elle mouille ! Je comprends aujourd’hui seulement le plaisir des chasseurs qui ne tuent jamais de gibier et qui ne renoncent pas à leur expédition de chasse annuelle. C’est la forêt qu’ils aiment et dont ils jouissent en prétendant chasser une proie insaisissable et dont ils s’occupent peu, en somme. Ah ! le bon petit garçon qui chantait dans la pluie et qui rêvait tout haut de « poigner » son renard ! Bien sûr je le récompenserai de m’avoir entraînée ici ! »

Pour ceux qui sont bien vivants, attentifs à tout ce que nous offre la vie, il n’y a pas de jours sombres, où, un chant, — quelquefois vague et lointain — ne rappelle que les ennuis sont passagers , et souvent, les épreuves, bienfaisantes.

Il y a des âmes sereines et fortes dont la rencontre est pour les autres un encouragement et un exemple salutaires telle la chanson du petit garçon qui fit trouver la pluie charmante à la dame ennuyée.