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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/100

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retenez que tout jugement est positif, que la négation n’existe que dans la forme de l’ex-

    provisoire à ceux qui ont déjà étudié la matière, et qui pourraient être surpris de cette dernière assertion. En effet, ils savent que l’idée exprimée par l’attribut doit toujours être une idée plus générale que celle exprimée par le sujet. On peut bien dire, un homme est un animal ; mais on ne peut pas dire, un animal est un homme. C’est pour cela que les anciens logiciens, à tort ou à raison, ont appelé l’attribut le grand terme, et la proposition dans laquelle il entre la majeure, par opposition au sujet, qu’ils nomment le petit terme, et à la proposition qui le renferme, qu’ils nomment la mineure. Cela semble contraire au principe que je viens d’avancer, que l’idée totale de l’attribut est comprise toute entière dans l’idée du sujet ; mais cette contradiction apparente va s’expliquer et s’évanouir par une distinction très-simple. Il y a deux choses à considérer dans une idée, son extension, ou le nombre des objets auxquels elle convient, et sa compréhension, ou le nombre des idées qu’elle renferme. Plus une idée est générale, plus elle convient à un grand nombre d’objets ; mais moins elle retient des idées propres à chacun d’eux : et au contraire, plus elle est particulière, plus est petit le nombre des objets auxquels elle s’applique ; mais plus elle renferme des idées composantes de chacun d’eux. Ainsi, l’idée générale renferme l’idée particulière dans son extension, et l’idée particulière renferme l’idée générale dans sa compréhension. En effet, dans