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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/136

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la formation des idées d’espèces, de genres, de classes, qui se composent tout comme les précédentes : la seule différence est qu’un nom nouveau exprime chaque degré de généralisation, et les fait remarquer en les empêchant de se confondre. Je vois un individu, je reconnais toutes les qualités qui lui appartiennent, toutes les propriétés qui le caractérisent, en un mot toutes les impressions qu’il me fait ; je l’appelle Jacques. Il est clair que ce nom propre est l’expression de l’idée complète de cet individu, c’est-à-dire de toutes les idées qui la composent ; je le réunis avec un certain nombre d’autres individus, différens de lui à beaucoup d’égards, mais qui ont aussi beaucoup de choses communes ; j’en forme une classe d’individus, que je désigne par le nom de Parisiens ; je joins ces individus à d’autres qui ont moins de points de ressemblance, j’en forme une seconde classe plus étendue, que je désigne par le mot de Français : je forme ainsi successivement les mots et les idées d’Européen d’homme, d’animal, et enfin d’être, qui est le terme le plus général dont on puisse s’aviser, puisqu’il s’étend à tout ce qui existe. Il est clair que