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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/165

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tout-à-fait étranger à mon moi sentant et voulant (ce sont les corps extérieurs), ou quelquefois lui obéit (c’est notre propre corps), mais toujours en est distinct et agit sur lui de beaucoup de manières.

Nous verrons dans la suite par quelles expériences successives nous distinguons le corps par lequel nous sentons et qui obéit à notre volonté, de tous ceux qui nous sont entièrement étrangers ; comment nous démêlons les propriétés de celui-là et de tous les autres ; dans quel ordre nous découvrons ces propriétés, et quelles relations elles ont entr’elles. Mais pour le moment il nous suffit d’avoir bien reconnu que la principale de ces propriétés, la première connue et avérée, est celle de s’opposer à la continuation du sentiment que nous causent nos mouvemens, malgré que nous voulions le prolonger. Celle-là est vraiment fondamentale ; car elle nous assure, d’une manière certaine qu’il y a là un être qui n’est pas nous : et elle constitue l’existence réelle de cet être. Cette existence devient pour nous une conséquence immédiate et nécessaire de notre sentiment de vouloir, et de la con-