Aller au contenu

Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/166

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

trariété qu’il éprouve, deux choses dont nous sommes bien assurés.

Il n’est pas du tout nécessaire, pour la vérité de cette conclusion, que nous puissions expliquer d’une part ce que c’est que ce sentiment de vouloir, et comment il se fait que nous en soyons capables ; et de l’autre, pourquoi tous les êtres qui tombent sous nos sens sont doués plus ou moins du pouvoir de résister au mouvement, et en quoi consiste cette puissance. Ce sont deux faits incompréhensibles pour nous, et dont les causes nous sont complètement inconnues, mais deux faits bien constans ; et il ne l’est pas moins qu’être voulant et être résistant, c’est être réellement, c’est être ; et que l’être voulant, quoiqu’ignorant encore qu’il y a du mouvement et des êtres, quand il éprouve que souvent il peut à volonté se donner la sensation qui résulte du mouvement de ses membres, et que souvent il ne le peut pas quoiqu’il le veuille, doit, dans ce dernier cas, conclure qu’il y a des êtres résistans ; que cette conclusion doit le conduire à une connaissance plus détaillée de ces êtres, et que tout lui prouve