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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/195

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ne lui donne point de nom : je l’appellerai la force d’impulsion ; et, contre l’avis de d’Alembert, je la reconnaîtrai pour une propriété du premier ordre, c’est-à-dire générale et invariable, et toujours existante, quoiqu’elle ne s’exerce pas toujours, parce que, comme l’inertie, elle se retrouve toujours la même dans tous les corps dans les mêmes circonstances. Je dirai donc que l’impulsion (prise ainsi comme puissance et non pas comme effet) est dans les corps cette propriété par laquelle, lorsqu’ils sont en mouvement, ils communiquent de leur mouvement aux autres corps qu’ils rencontrent ; de même que l’inertie est cette propriété qui fait qu’un corps ne reçoit jamais de mouvement d’un autre corps qu’en le dépouillant d’une quantité de mouvement égale à celle qu’il en reçoit. Ce sont deux qualités correspondantes, dont l’une ne peut exister sans l’autre, et ni l’une ni l’autre n’aurait lieu sans le mouvement.

La mobilité, l’inertie et l’impulsion sont donc trois propriétés inséparables. Nous verrons bientôt comment nous apprenons à calculer leurs effets ; nous ne faisons d’abord que les sentir.