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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/232

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taines limites, et en ayant égard à une foule de considérations.

Prenons pour exemple la lumière. Sa vitesse, sa direction, ses réfractions, ses réflexions, la divergence et la coïncidence de ses rayons, tout cela peut se mesurer rigoureusement, et l’on en peut conclure avec certitude les points où ces rayons doivent se rencontrer, les effets qu’ils doivent produire, la grandeur et la position des images qu’ils doivent former, etc. ; mais on ne peut pas de même apprécier les rapports des couleurs entr’elles. On peut bien dire que l’une est plus vive que l’autre ; que le bleu et le jaune réunis font du vert ; mais comment apprécier leurs nuances ? Comment évaluer la quantité qu’il faut de deux d’entr’elles pour en faire une troisième ? Les mesures manquent ; il y a du vague.

Il en est de même des sons ; la vitesse de leur propagation, leur direction, leur réflexion, la dispersion ou la concentration de leur force qui en résulte, se déterminent avec facilité et sûreté : cela se rapporte aux propriétés de l’étendue ; mais les rapports harmoniques de ces sons entr’eux, nous ne pourrions pas plus les préciser que ceux des