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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/233

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couleurs, si nous n’avions pas découvert qu’ils sont proportionnels à la longueur des cordes qui les produisent, à la durée de leurs vibrations. Par là les voilà ramenés à des mesures d’étendue, et ils se calculent rigoureusement.

La même chose se remarque dans toutes les parties de la physique. Toutes les fois que nous pouvons peser ou mesurer, estimer en poids ou en volume un être ou un effet quelconque, nous avons l’expression précise de leur quantité, parce qu’elle est rapportée à l’étendue ; quand nous ne le pouvons pas directement, nous y arrivons encore si, par un artifice quelconque, nous faisons que leur existence se manifeste par quelques mouvemens opérés dans l’étendue. C’est ainsi que nous évaluons l’électricité d’un corps par les degrés de l’électromètre ; sa chaleur, par ceux du thermomètre ou du pyromètre ; son humidité, par ceux de l’hygromètre. En effet, les parties des mouvemens de ces machines sont bien comparables entr’elles ; il n’y a pas là d’ambiguité ; la seule incertitude qui nous reste est de savoir si ces portions de mouvemens sont bien proportionnelles à la quantité des matières me-