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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/236

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mauvais, et l’autre à des résultats absolument bons ; or, cela suffit pour qu’on ne puisse pas dire que ces sciences sont complètement incertaines, sans déclarer que l’on en est soi-même complètement ignorant. Au demeurant, sans entamer la question du degré de certitude des différentes sciences, question qui est du nombre de celles pour la solution desquelles nous manquons de mesures précises, l’on voit que toutes ces sciences sont plus ou moins certaines à proportion que les objets dont elles s’occupent sont plus ou moins réductibles à des quantités appréciables par des mesures parfaitement exactes, et que, de toutes les espèces de quantités, l’étendue est celle qui possède le plus éminemment ce précieux caractère[1].

  1. Observez encore, je vous prie, que la possibilité d’appliquer le calcul aux objets des différentes sciences, est aussi proportionnelle à la propriété qu’ont ces objets d’être plus ou moins appréciables en mesures exactes ; car, pour calculer un effet quelconque, il faut l’exprimer en nombres, et pour pouvoir l’exprimer en nombres, il faut qu’il soit comparable à une mesure, à une unité fixe, et que ses différens degrés soient bien déterminés, sans quoi tous les nombres qu’on y appliquerait ne signifieraient absolument rien ;