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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/243

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dépendante de la mobilité, dont la seule succession de nos sensations nous donne l’idée, mais que nous ne pouvons mesurer que par le mouvement, lequel n’est lui-même constaté que par l’étendue qu’il nous a fait connaître ; ensorte que l’étendue, la durée et le mouvement se servent réciproquement de mesure, ou plutôt que la mesure de tous trois s’exprime en parties d’étendue.

Tel est l’enchaînement que j’aperçois entre les propriétés que nous reconnaissons dans les corps. Je suis persuadé que si les physiciens, au lieu de les ranger à peu près indifféremment, comme ils ont toujours fait, s’étaient occupés de les classer ainsi dans un ordre bien systématisé, ils nous auraient donné des idées plus nettes de ce que les corps sont pour nous ; mais pour cela, il aurait fallu remonter, comme nous venons de le faire, à l’origine de nos connaissances. Aussi l’enseignement de toute science devrait-il réellement commencer par nous expliquer comment nous connaissons les objets dont elle traite, ce qui prouve que l’examen de nos opérations intellectuelles est l’introduction naturelle à tous les genres d’études. On me dira peut-être qu’il n’est