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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/255

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aux détails, je vois d’abord l’attention à la tête des facultés qui composent l’entendement : mais l’attention est-elle donc une faculté particulière ? consiste-t-elle dans une opération de l’esprit distincte de toutes les autres ? je ne le crois pas. Être attentif à quoi que ce soit, c’est apporter à une chose quelconque le soin nécessaire au succès. L’attention est l’état de l’homme qui veut surmonter une difficulté ; c’est une manière d’être, produite par l’énergie de la volonté ; c’est un effet et non pas une cause ; et je ne vois là aucune action spéciale : j’aimerais autant faire une faculté de la tristesse ou de la fatigue. Mais, dit-on, quand je fais attention à une sensation, j’en ai la conscience, et toutes les autres disparaissent. Hé bien ! les autres sont nulles, et vous avez une sensation : voilà tout. Vous auriez de même la perception d’un souvenir, d’un rapport, ou d’un desir. Aussi, dit-on, l’attention devient successivement tout cela. Dans ce cas-là elle n’est rien par elle-même, et il est

    de la seconde, que je n’ai pu terminer, et qui devrait aussi former trois volumes, comme on peut le voir à la fin de ma Logique.