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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/256

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inutile d’en parler ; c’est aussi à quoi je conclus.

Vient ensuite la comparaison : c’est, nous dit-on, une double attention, une attention qui se porte sur deux objets à la fois ; soit. J’ai déjà dit ce que je pense de l’attention. Mais comment comprendre la comparaison séparée du jugement ? Juger n’est-ce pas sentir un rapport entre deux objets ? et sentir un rapport entr’eux n’est-ce pas les comparer ? Aussi ajoute-t-on que nous ne pouvons comparer deux objets sans les juger. Pourquoi donc séparer deux choses inséparables ? Je ne vois toujours là que deux actions, sentir et juger. La comparaison est jugement, ou n’est que sensation ; elle n’est donc rien en elle-même. Passons à la réflexion.

Nous avons déjà vu, chapitre VI, p. 76, ce que c’est que réfléchir ; il est inutile de le répéter ici : il suffit de remarquer que la réflexion n’étant qu’un certain usage que nous faisons de nos facultés intellectuelles, elle n’est point elle-même une faculté particulière.

J’en dirai autant de l’imagination, qu’on fait consister à rassembler dans un seul objet