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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/259

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la volonté, les passions, l’espérance, la volonté proprement dite, et jusqu’à la crainte, la confiance, la présomption.

Il est vrai qu’il nous explique que les passions sont des desirs devenus habituels, que l’espérance est le desir joint à un jugement, et que la volonté, dans le sens restreint, est encore le desir joint à un autre jugement. Ainsi ce ne sont pas là des impressions élémentaires, mais des affections composées, dans lesquelles il n’y a que le desir qui appartienne réellement à la faculté appelée volonté.

Pour la crainte, la confiance, la présomption, etc., ce n’est pas la peine de nous y arrêter : il est trop manifeste que ce sont des manières d’être, des états de l’homme, résultans de l’emploi bon ou mauvais de toutes ses facultés ; et que des résultats si compliqués ne peuvent jamais être regardés comme des élémens.

Je persiste donc à penser que la manière dont Condillac a décomposé notre intelligence est vicieuse ; et que plus on y réfléchira, plus on se convaincra que la pensée de l’homme ne consiste jamais qu’à sentir