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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/258

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de très-réels. Voyons s’il en sera de même de la volonté.

On place à la tête des opérations intellectuelles que l’on rapporte à la volonté, une affection nommée le besoin, que l’on nous dit être une souffrance. Quand cette souffrance est faible, on l’appelle malaise ; et quand elle nous prive du repos, on lui donne le nom d’inquiétude. On nous présente cela comme trois opérations distinctes, et l’on fait intervenir la réflexion et l’imagination pour transformer ces opérations en une quatrième, que l’on appelle le desir. j’avoue que je ne comprends rien à cette explication ; je ne vois encore là que deux choses, souffrir, et desirer ; et ces deux choses je les connais bien par expérience. Souffrir, est une manière d’être, un produit de la sensibilité ; c’est l’effet d’une impression reçue : et cette impression est telle, qu’elle me fait porter le jugement distinct ou implicite que je dois l’éviter, d’où il suit que j’en conçois le desir. Dans la puissance de concevoir des desirs consiste uniquement ce que j’appelle volonté.

Notre auteur, au contraire, comprend encore parmi les opérations dépendantes de