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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/270

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élémens qui le composent qui se dissolvent, se séparent, et vont former de nouveaux mixtes avec les êtres environnans, suivant de nouvelles lois d’affinités. Cette force vitale, nous ne savons pas en quoi elle consiste ; nous ne pouvons nous la représenter que comme le résultat d’attractions et de combinaisons chimiques, qui, pendant un temps, donnent naissance à un ordre de faits particuliers, et bientôt, par des circonstances inconnues, rentrent sous l’empire de lois plus générales, qui sont celles de la matière inorganisée. Tant qu’elle subsiste, nous vivons, c’est-à-dire que nous nous mouvons et que nous sentons.

Cette force vitale produit donc la faculté de faire des mouvemens ; mais comment s’exécutent ces mouvemens ? c’est ce que nous ignorons. Nous savons bien que les muscles sont ceux de nos organes qui en sont les instrumens immédiats, et que quand une partie quelconque de notre corps se meut, c’est par l’effet de la contraction du muscle qui l’attire de ce côté ; nous savons encore que si ce muscle se raccourcit, c’est par l’affluence des liqueurs dans les nombreux vaisseaux qui l’arrosent, lesquels se