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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/269

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rien au-delà ; que quand il pousse contre un mur ou contre un fardeau, il réagit contre le terrain sur lequel il s’appuie avec une force égale à celle qu’il applique à la résistance ; qu’il en est de même quand il soulève un poids ; qu’enfin il n’agit jamais que comme poids, ou comme ressort, ou comme levier, à la manière des êtres inanimés, et qu’il ne crée proprement aucune force nouvelle. Cependant, il n’est pas moins certain qu’un corps vivant n’a pas besoin de l’application immédiate d’un corps étranger pour être mu, et que bien qu’il lui faille un point d’appui pour opérer un effet quelconque, et qu’ainsi son action ne soit qu’une réaction, il a au-dedans de lui le principe de cette action.

Il y a plus ; l’expérience prouve aussi que nos muscles, dans l’état de vie, soulèvent des poids de beaucoup supérieurs à ceux qui seraient capables de les déchirer dans l’état de mort. C’est donc quelque chose que la vie ; c’est elle qui fait aussi que tant qu’un corps en est doué, il a la force d’assimiler à sa substance les corps avec lesquels il est en contact d’une manière convenable, tandis que dès qu’il est mort, ce sont tous les