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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/285

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c’est bien exactement la même chose, excepté dans certains cas qui forment des exceptions assez rares.

Ils n’ont pas tort non plus d’attacher une idée de mérite ou de démérite, un sentiment d’amour ou de haine à notre volonté éclairée ou stupide, bienveillante ou malveillante à leur égard ; car si nous n’avons pas le pouvoir de vouloir uniquement parce que nous voulons vouloir, nous avons jusqu’à un certain point, comme nous l’avons dit, celui d’attacher notre attention à telle ou telle perception, de multiplier et de rectifier les jugemens que nous en portons et en vertu desquels nous avons des volontés. Or, que nous soyons portés à ces recherches par le ridicule pouvoir de les desirer sans motifs ou par des circonstances inconnues, peu importe à ceux qui ne sont affectés que des résultats, et qui ne peuvent accorder leur estime qu’à la justesse qui y brille et leur amour qu’au bien qui en résulte pour eux. En effet, une chose quelconque n’est ni estimable ni aimable par la cause qui la produit, mais par l’effet qui en résulte ; et si nous disons communément que c’est l’intention seule (c’est-à-dire la volonté) qui fait tout le