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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/290

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tudes et sur leurs causes, car l’inexactitude des expressions naît toujours de la confusion des idées ; voilà pourquoi les langues se perfectionnent à mesure que les connaissances se débrouillent. Conformons-nous cependant à l’usage ; mais occupons-nous de nous faire des idées nettes de nos habitudes, et de démêler les effets qu’elles produisent sur nos différentes facultés, et commençons par la faculté de nous mouvoir, qui, prise dans son sens le plus étendu, renferme toutes les autres.

Personne n’ignore que plus nous répétons souvent le même mouvement, quel qu’il soit, plus nous l’exécutons avec facilité et rapidité. C’est d’après cette observation constante et générale, que, lorsque nous voulons réussir à faire une action quelconque, nous nous y exerçons le plus possible, et que, quand on veut qu’un ouvrage se fasse très-vite, on a soin de partager le travail de manière que chaque ouvrier n’ait qu’un petit nombre de mouvemens et toujours les mêmes à exécuter : c’est-là le grand avantage de la division du travail dans les manufactures. Ce principe est donc connu de tout le monde.