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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/332

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rectitude d’un petit nombre de combinaisons, l’ignorance absolue d’une foule d’autres, et leur incapacité à en faire de nouvelles. Enfin, dans tous les degrés d’instruction et de perfectionnement, il est d’observation que plus un homme est isolé et ne doit ses connaissances qu’à lui-même, plus ses idées sont profondes et justes, mais moins elles embrassent avec succès des objets divers, et plus il est incapable de les modifier et de les étendre. Partout les mêmes causes produisent les mêmes effets ; et la cause générale du perfectionnement de l’homme et de l’accroissement de sa capacité, est cette propriété qu’ont ses organes de recevoir une disposition permanente à l’occasion d’une impression passagère, et de devenir capables de faire très-promptement et très-facilement ce qu’ils avaient d’abord exécuté avec beaucoup de peine.

Nous ne pouvons comprendre le commencement de rien, pas plus celui du genre humain que celui du monde ou de toute autre chose. Peut-être l’homme est-il une combinaison des élémens qui le composent qui a passé par des transformations lentes et nombreuses avant d’arriver à l’organi-