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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/336

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Je n’irai pas plus loin en ce moment. Après avoir montré quel est l’état primitif de l’intelligence humaine, et en quoi consiste son perfectionnement actuel, je n’examinerai point jusqu’où il peut s’étendre à l’avenir. Je renverrai cette discussion à la fin de la partie logique de cet ouvrage, parce que,

    nions des hommes ordinaires ; il consiste à former leurs habitudes. Ce sont les physiologistes philosophes, comme M. Pinel, qui avanceront l’idéologie. Mais il n’a pas seulement la gloire d’avoir fait un livre utile, il a encore celle d’en avoir recueilli les matériaux par une longue suite de bonnes actions.

    Au reste, j’ai vu avec satisfaction que les phénomènes qu’il décrit dans une grande perfection, confirment la manière dont j’ai envisagé la pensée, et se trouvent mieux expliqués sous le rapport idéologique, par notre façon de considérer nos facultés intellectuelles, que par celles en usage jusqu’à présent.

    Tous les hommes commencent par l’idiotisme enfantin, finissent par la démence sénile, et ont dans l’intervalle plus ou moins de manie délirante, suivant le degré de perturbation de leurs opérations intellectuelles les plus profondément habituelles.

    Le traitement moral que M. Pinel emploie pour guérir les esprits égarés, est, avec raison, précisément l’inverse des procédés que l’art oratoire emploie pour ébranler l’imagination et entraîner l’assentiment des hommes.