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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/348

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vous le démontrerai lorsque nous traiterons de la logique. Il vaut toujours mieux dire tout simplement sa pensée quand on le peut ; nécessairement elle est rendue avec plus d’exactitude[1]. Mais revenons.

Nous devons encore ranger parmi les langues de ce genre, les écritures soi-disant savantes des Chinois, des Japonais et de quelques autres peuples des extrémités de l’Asie, car ce sont de vrais hiéroglyphes dégénérés ; leurs caractères peignent directement les idées qu’on y a attachées comme toutes les peintures et tous les dessins : ce sont donc des signes dont l’ensemble forme une langue.

Observez qu’on n’en peut pas dire autant de l’alphabet et des caractères alphabétiques ; ils ne peignent point les idées, ou du moins ils ne les peignent pas directement. Ce sont les sons qu’ils peignent directement ;

  1. Ne croyez pas cependant que, par ce principe, je préfère condamner toute locution par laquelle, en exprimant bien une idée principale, on lui donne une nouvelle force en réveillant d’autres idées qui ont avec elle plus ou moins de rapport. C’est ce qui se verra mieux quand nous parlerons des figures grammaticales et oratoires.