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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/448

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comment se fait-il quelle ait été méconnue jusqu’à présent et qu’elle ait été difficile à observer ? C’est-là ce qu’il s’agit de trouver.

CHAPITRE XII.
De la Faculté de nous mouvoir, et de ses rapports avec la Faculté de sentir.

Ici commence un nouvel ordre de choses. Jusqu’à présent nous avons examiné la pensée en elle-même, séparée des autres propriétés de nos individus, et pour ainsi dire abstraitement. Maintenant il faut la considérer dans ses relations avec notre organisation, et sur-tout comme unie à la faculté de nous mouvoir.

C’est par le moyen de nos nerfs que nous sentons, c’est par celui de nos muscles que nous nous mouvons. Comment s’opèrent ces deux effets ? Nous l’ignorons.

Nous savons bien qu’il ne se produit en nous aucune force nouvelle, c’est-à-dire que quand nous faisons un effort quelconque, nous n’agissons contre l’obstacle que comme poids, ou comme ressort, ou comme levier, à la manière des êtres inanimés ; mais il n’en est pas moins vrai que, tant que nous vivons, nos muscles sont capables de soulever des poids dont une portion suffirait à les faire rompre dans l’état de mort, et que notre corps assimile à sa substance les corps avec lesquels il est en contact, tandis qu’après la mort ce sont tous les élémens qui le composent qui se dissolvent et se séparent, et vont former de nouveaux mixtes avec les corps environnans.

C’est donc quelque chose que la force vitale. Nous pouvons nous la représenter comme le résultat d’attractions et de combinaisons chimiques qui, pendant