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Page:Dickens - L'embranchement de Mugby, 1879.djvu/101

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avait la ferme volonté, un bon guérisseur, sans avoir besoin d’être pour cela un grand docteur ?

Ces pensées et bien d’autres du même genre se plaçaient sans cesse entre lui et les paysages gallois qu’il s’efforçait d’évoquer ; d’ailleurs, il éprouvait cette vague sensation de vide que laissent après elles la séparation et l’absence d’une occupation agréable. Cette sensation, si nouvelle pour lui, lui causait une certaine agitation ; de plus, il s’était retrouvé lui-même en perdant de vue la station de Mugby, et il n’était pas devenu plus enchanté de sa personne, depuis qu’il avait vécu en meilleure compagnie.

Cependant l’approche de la grande ville s’annonçait par tous les bruits divers qui s’en échappaient, et qui venaient en quelque sorte faire écho au grincement des freins, au craquement des essieux, à tout l’infernal tapage d’un train près d’arriver. De vives et soudaines lueurs permettaient d’entrevoir des masses confuses de maisons rouge brique ; de hautes cheminées, rouge brique aussi, se dessinaient vaguement, tandis que des ponts de chemin de fer, toujours rouge brique, se profilaient au loin. Au milieu des langues de feu et des tourbillons de fumée, on put apercevoir des vallées de canaux et des montagnes de houille ; puis un dernier roulement de tonnerre vint marquer la fin du voyage.