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Page:Dickens - L'embranchement de Mugby, 1879.djvu/124

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poids du jour !… Ah ! que vous êtes bon, que vous êtes généreux d’oublier ainsi mon crime envers vous ! »

En effet, il n’avait pu la voir à genoux devant lui, sans la relever et sans chercher à la consoler, comme le fait un père pour une fille longtemps égarée, et enfin repentante.

« Ah ! merci, merci ! que Dieu vous récompense et vous bénisse ! »

Ce ne fut qu’après avoir tiré le rideau de la fenêtre et contemplé quelques instants le ciel étoilé, qu’il reprit la parole pour dire seulement :

« Polly dort-elle ?

— Oui, au moment où j’arrivai, je l’ai rencontrée montant au second, et c’est moi-même qui l’ai couchée.

— Laissez-la-moi demain, Béatrice, et écrivez votre adresse sur un feuillet de mon calepin. Dans la soirée, j’irai la rendre à vous… et à son père !… »

. . . . . . . . . . . . . . . . . .

« Holà ! holà ! s’écria Polly au moment du déjeuner, en passant par la porte entr’ouverte son joli et malicieux petit visage ; je croyais qu’on était venu me chercher hier au soir.

— On est venu en effet, Polly ; mais j’ai demandé la permission de vous garder tout le jour et de ne vous ramener chez vous que ce soir.