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Page:Dickens - L'embranchement de Mugby, 1879.djvu/125

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— Tu n’es guère gêné, ma foi ! n’est-ce pas ? » dit Polly.

En dépit de ce reproche, l’idée semblait lui plaire ; aussi ajouta-t-elle :

« Je crois qu’il faut que je te donne un baiser, quoique tu sois si peu gêné ! »

Le baiser donné et reçu, ils se mirent à table, fort disposés l’un et l’autre à la causerie.

« Alors, tu vas t’occuper de m’amuser ? dit la fillette.

— Certainement, » répondit son hôte.

Devant la douce perspective du plaisir promis, Polly ne crut pas pouvoir se dispenser de poser sur la table sa rôtie beurrée, de croiser l’un de ses petits genoux sur l’autre et de frapper ses deux mains potelées l’une dans l’autre d’un air fort affairé. Après cette expansion, sa petite personne n’était plus qu’un amas de sourires et de fossettes, qui s’empressa de demander d’une manière insinuante :

« Eh bien ! que ferons-nous, mon bon vieux bijou ?

— J’avais songé… mais peut-être n’aimez-vous pas les chevaux, Polly ?

— J’aime les poneys, surtout lorsqu’ils ont de longues queues ; mais les chevaux, oh ! non, c’est trop grand, tu comprends.

— Eh bien, poursuivit-il d’un ton mystérieux bien