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Page:Dickens - L’Abîme, 1918.djvu/120

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déjà gagné quatre échelons dans l’estime de ses semblables. Cela n’est-il pas vrai, oui ou non ?

— Arrivez au but, — dit Vendale ; — vous envisagez tout ceci comme une question d’argent. Quel est votre prix ?

— Le plus bas prix auquel vous puissiez pourvoir votre femme de tous les avantages que je viens d’énumérer et lui faire monter les quatre échelons dont il s’agit. Doublez votre revenu, Monsieur Vendale ; on ne peut vivre à moins en Angleterre avec la plus stricte économie. Vous disiez tout à l’heure que vous espériez beaucoup augmenter la valeur de votre maison. À l’œuvre ! Augmentez-la, cette valeur. Je suis bon diable, après tout ! Le jour où vous me prouverez que votre revenu est arrivé au chiffre de trois mille livres, demandez-moi la main de ma nièce : elle est à vous.

— Avez-vous fait part de cet arrangement à Mademoiselle Obenreizer ? — fit Vendale.

— Certainement, elle a encore un petit reste d’égards pour moi, Monsieur Vendale. Elle accepte mes conditions. En d’autres termes, elle se soumet aux vues de son tuteur, qui la gardera sur le chemin du bonheur avec la supériorité d’expérience qu’il a acquise dans la vie.

Puis il se jeta dans un fauteuil ; il était rentré en pleine possession de sa joyeuse humeur. Envisageant la situation, cette fois il s’en croyait bien le maître !

Une franche revendication de ses intérêts, une protestation vive et nette parut à Vendale inutile, au moins, en cet instant. Il n’en pouvait espérer rien de