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Page:Dickens - L’Abîme, 1918.djvu/121

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bon alors. Aussi se trouva-t-il muet, sans raison aucune pour s’y appuyer et pour se défendre. Ou les objections d’Obenreizer étaient le simple résultat de sa manière de voir en cette occasion, ou bien il différait le mariage dans l’espoir de le rompre avec le temps. Dans cette alternative, Vendale jugea que toute résistance serait vaine. Il n’y avait pas d’autre remède à ce grand malheur que de se rendre en mettant les meilleurs procédés de son côté.

— Je proteste contre les conditions que vous m’imposez, dit-il.

— Naturellement, — fit Obenreizer ; — j’ose dire qu’à votre place je protesterais tout comme vous.

— Et pourtant, — reprit Vendale, — j’accepte votre prix. Va pour trois mille livres. Dans ce cas, me sera-t-il permis de faire deux conditions à mon tour : d’abord j’espère qu’il me sera permis de voir votre nièce.

— Oh ! oh ! voir ma nièce, c’est-à-dire lui inspirer autant d’impatience de se marier que vous en ressentez vous-même… En supposant que je vous dise : Non, cela ne vous sera point permis ; vous chercheriez peut-être à voir Mademoiselle Marguerite sans ma permission.

— Très-résolûment.

— Admirable franchise ! voilà encore qui est délicieusement Anglais ! Vous verrez donc Mademoiselle Marguerite… à de certains jours, quand nous aurons pris rendez-vous ensemble. Votre seconde condition ?

— Votre manière de penser relativement à l’insuffisance de mon revenu m’a causé un grand étonne-