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Page:Dickens - L’Abîme, 1918.djvu/206

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à ne vous jamais montrer ni en Angleterre ni en Suisse, et je vous signerai à mon tour un engagement, qui vous garantira contre toute poursuite judiciaire. Signez !

Obenreizer prit la plume et signa.

Il reçut à son tour l’engagement dont lui avait parlé Bintrey. Après quoi, il se leva, mais sans faire aucun mouvement pour quitter la chambre. Il demeurait debout regardant Maître Voigt avec un sourire étrange ; une lueur sombre jaillissait de son ciel nuageux.

— Qu’attendez-vous ? — fit Bintrey.

Obenreizer montra du doigt la porte brune.

— Rappelez-les, — dit-il. — J’ai quelque chose à dire en leur présence avant de me retirer.

— Ma présence, à moi, ne suffit-elle pas à vous satisfaire ? — riposta l’Anglais, — je refuse de les rappeler.

Obenreizer se tourna vers Maître Voigt.

— Vous souvenez-vous d’avoir eu jadis un client Anglais du nom de Vendale ? — lui demanda-t-il.

— Eh bien, — répondit le notaire, — qu’est-ce que ce souvenir a de commun avec les choses qui nous occupent ?

— Maître Voigt, votre horloge de sûreté vous a trahi.

— Que voulez-vous dire ?

— J’ai lu les lettres et certificats contenus dans la boîte de votre client, et j’en ai pris des copies. Ces copies, je les ai sur moi. Monsieur Bintrey, cela vous paraîtra-t-il enfin une raison suffisante de rappeler vos amis ?