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Page:Dickens - L’Abîme, 1918.djvu/58

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là par la présence autour de Soho d’une foule de restaurants, de cafés et d’hôtels Suisses où l’on mangeait et buvait des boissons Suisses. Un temple Suisse s’élevait en ce lieu où l’on célébrait le Dimanche l’office Suisse, et des écoles où l’on envoyait dans la semaine des enfants de Suisses. L’élément Suisse débordait, envahissait tout ; il n’était point jusqu’aux tavernes Anglaises qui n’affichassent à leurs portes des liqueurs Suisses. Et des querelles de Suisses qui valent bien les querelles d’Allemands, s’élevaient chaque soir à grand bruit dans ces cafés et ces restaurants Suisses.

Aussi, le nouvel associé de Wilding et Co., lorsqu’il eut tiré la sonnette, au coin d’une porte où l’on lisait cette inscription :

M. Obenreizer


et que cette porte se fut ouverte, se trouva soudain en pleine Helvétie. Un poêle de blanche faïence remplaçait la cheminée dans la pièce où il fut introduit, et le parquet était une mosaïque formée de bois grossiers de toutes les couleurs. La chambre était rustique, froide, et propre. Le petit carré de tapis placé devant le canapé, le dessus en velours de la cheminée avec son énorme pendule et ses vases qui contenaient de gros bouquets de fleurs artificielles contrastaient pourtant un peu avec le reste de l’a-