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Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, II.djvu/326

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CAT

sortir que très-difficilement ; d’où il arrive que le malade est en danger de suffoquer, si par la saignée on ne procuroit quelque relâchement, & si l’on ne détournoit l’humeur par les lavemens, les vésicatoires & les autres remèdes indiqués en pareil cas.

CATARREUX, EUSE, adj. Qui est sujet aux catarres, Catarrhis, Epiphoris obnoxius, ou qui a rapport aux catarres. Vieillard catarreux, tempérament catarreux, humeur catarreuse.

☞ CATARTHIQUE. Voyez Cathartique.

CATASTASE. s. f. Catastasis. Terme de Poësie : c’est la troisième partie des tragédies anciennes, dans laquelle les intrigues qui se sont nouées dans l’épirase se soutiennent, continuent & augmentent jusqu’au dénouement, qui se fait dans la catastrophe. Voyez la Poëtique de Scaliger.

Catastase. En général, constitution, habitude, état, condition. Hippocrate emploie souvent ce mot pour marquer la constitution de l’air ou des saisons, ou la nature d’une maladie. Galien rend κατάστασις (katastasis), par καθέδουσις (kathedousis), d’où il paroît qu’il le prend aussi pour la réduction, le remplacement d’une chose dans son lieu propre. Ce mot vient de καθίστημη (kathistêmê), constituer.

CATASTROPHE. s. f. Terme de Poësie. C’est le changement, & la révolution qui se fait dans un Poëme dramatique, & qui le termine ; catastrophe, tristis fabulæ, exitus. La plupart des pièces tragiques d’Euripide ont une catastrophe malheureuse & funeste. Dac. Aristote préfère une fin triste, une catastrophe malheureuse, pour la Tragédie, parce qu’elle est plus propre à exciter la terreur & la pitié, qui sont les deux fins de la Tragédie. P. Le Boss. La catastrophe est la quatrième & la dernière partie des tragédies anciennes.

☞ Il seroit fort à désirer pour les bonnes mœurs que la catastrophe tournât toujours à l’avantage de la vertu, qu’à la fin de la pièce le crime fût puni & la vertu récompensée.

Ce mot vient du grec καταστροφὴ (katastrophê), subversio, renversement, boulversement, l’issue d’une affaire.

Catastrophe se dit figurément d’une fin funeste & malheureuse, parce que d’ordinaire les actions qu’on représente dans les Poèmes dramatiques sérieux, sont sanglantes. Il n’y a guère de catastrophe plus étonnante que celle de Charles le Gros ou le Gras, qui d’un prodigieux accroissement de grandeur, fut tout d’un coup précipité dans un abyme de misère. Maim. La vie de ce grand homme se termina par une étrange catastrophe. Dans les Etats populaires de la Grèce, où la Monarchie croit odieuse, l’on écoutoit avec avidité la funeste catastrophe des Rois. Le P. Boss. C’étoit une catastrophe des plus surprenantes, que celle du Duc de Joyeuse, qui de Maréchal de France, se fit Capucin & Prédicateur, sous le nom de P. Ange. De Vill.

CATAUT. Diminutif de Catherine.

CATAY, qu’on écrit aussi CATHAY, & quelques-uns KATHAY ou KITHAY. Cathaia. Sanson, dans ses petites cartes, met le Catay dans la grande Tartarie, au nord de la Chine ; mais le P. d’Avril assure dans ses voyages, que le Kathay ou Kithay, se prend en deux sens. Dans un sens général, il signifie toute la grande Tartarie ; & dans un sens particulier c’est la partie septentrionale de la Chine, Maty. Quelques Auteurs ont cru que le Cathay est la Cathée, Cathœa de Strabon, L. XV, qu’Etienne de Byzance appelle Cathœna, dont ils font une région de l’Inde. D’autres croient que les peuples du Cathay sont ceux que les anciens appeloient Seres.

CATE. s. f. Espèce de trochisque ou tablette que les Indiens composent avec l’extrait des rameaux d’un arbre épineux, qu’ils nomment Tracchie, dont le bois est dur & pesant, portant des feuilles semblables à celles de la bruyère. Ils mêlent cet extrait avec de la farine de Nachani, qui a le goût de seigle, & la raclure d’un autre bois noir. Ils en font des tablettes qu’ils font sécher à l’ombre. Elles sont amères & astringentes. Ils s’en servent pour affermir les gencives, pour le flux de ventre, & pour la douleur des yeux.

CATEAU. Château. Castrum. C’est le mot château prononcé à la manière picarde & artésienne que nous avons adoptée en un seul mot, qui est celui de Cateau Cambresis, Castrum Cameracense, petite ville du Cambrésis, située sur la Selle, renommée par le traité de paix qui y fut conclu au mois de Février de l’année 1559, entre le Roi Henri II & Philippe II, Roi d’Espagne. M. Corneille veut qu’on puisse également dire Câteau ou Château Cambrésis, & Maty préfère même Château à Câteau, dans cette phrase. Cependant il semble que l’usage soit ordinaire de dire Câteau-Cambrésis, comme Catelet. La paix du Câteau-Cambrésis.

CATÉCHESE. Terme d’Histoire - Ecclésiastique. Explication de la Doctrine-Chrétienne, laquelle se fait de vive voix. Instruction pour ceux qui veulent se faire Chrétiens. C’est la même chose que catéchisme. Fidei Christianæ institutio, Chritianæ legis capitum explicatio. S. Cyrille a composé de savantes Catécheses. Ce mot vient du grec κατηϰήσις (katêkêsis), instruction de vive voix.

Les Catéchèses ne se faisoient pas publiquement dans les Eglises ; mais dans les lieux particuliers, comme on le prouve par l’exemple d’Origène, qui a été Catéchiste d’Alexandrie. Démétrius, Evêque de cette grande ville, se plaignit écrivant à Alexandre, Evêque de Jérusalem, & à Théoriste, Evêque de Césarée, de ce qu’ils avoient permis à Origène de prêcher publiquement dans l’Eglise. Les Catéchèses ne se faisoient donc point dans l’Eglise, mais hors de l’Eglise dans le Baptistère, ou dans quelqu’autre lieu destiné à cela, & qui étoit hors de l’Eglise.

CATÉCHISER, v. a. Enseigner les principaux points de la Religion Chrétienne & les mystères de la foi. Pueros aut ignaros Christianæ Religionis mysteriis erudire. Les Missionnaires vont catéchiser les paysans dans les villages.

☞ On le dit figurément & familièrement pour tâcher de persuader quelqu’un en lui disant toutes les raisons qui peuvent le déterminer à faire quelque chose. Je l’ai bien catéchisé sans pouvoir rien obtenir, rien gagner sur son esprit.

Catéchisé, ée, part.

CATÉCHISME, s. m. Instruction sur les principes & les mystères de la foi. Catechismus, Catéchisme, se dit également & du livre & de l’instruction. Le Concile de Trente ordonne aux Curés de faire tous les Dimanches des catéchismes dans leurs Paroisses.

Le catéchisme de Bellarmin, de Canilius. S. Augustin a fait un traité du catéchisme à la prière de Deogratias, Diacre de Carthage, qui étoit chargé de cette fonction. Il lui marque comment il s’en doit acquitter. Si la substance des choses qu’il faut dire aux Catéchumènes.

Catéchisme du Concile de Trente. Ce Catéchisme, qui est le plus estimé de tous, n’a pas été composé par les Evêques du Concile dont il porte le nom ; mais seulement par leur ordre. Ce sont des Théologiens particuliers qui l’ont composé, & comme la plûpart étoient Dominicains, ils y ont répandu la doctrine de S. Thomas. Le P. Alby, Jésuite, assure dans la vie du Cardinal Sirlet, que ce Cardinal est l’Auteur du Catéchisme du Concile de Trente. Antoine Fabrice de Liège, dans une préface qu’il a mise à la tête de ce Catéchisme, prétend que le Cardinal Sirlet n’est pas le seul qui y ait mis la main, mais qu’il a été aidé par plusieurs autres Théologiens. L’Auteur d’un écrit imprimé en 1607 & en 1647, & qui a pour titre, Quæstio Theologica, &c. De mente Concilii Tridentini, circa gratiam efficacem & scientiam mediam, dit que les principaux de ces Théologiens sont Léonard Marin, Archevêque de Lanciano, Dominicain ; Gilles Fuscarario, Evêque de Modène, & François Forerius, du même Ordre ; ce qui confirme ce que l’on a dit d’abord. Quand ces Théologiens & les autres nommés par le Pape eurent composé