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Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, II.djvu/798

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CON

à la fin de sa vie, par les instantes prières des Evêques & des Abbés, reçut la Confession, c’est-à-dire, l’habit monastique, & mourut après avoir régné dix-huit ans. Fleury. Voyez Du. Gange au mot Confession.

Confession, terme de liturgie & d’Histoire Ecclésiastique. Confession étoit un lieu dans les Eglises lequel étoit ordinairement sous le grand autel, & où reposoient les corps des Saints Martyrs. C’est la notion qu’en donne le Cérémonial des Evêques, L. I, c. 12. Confessio. Théodoret l’appelle κατάβασις, descente, parce qu’on y descendoit par quelques degrés. Telle est à Sainte Genevieve à Paris la Chapelle qui se voit sous le grand autel, & à laquelle on descend par quelques degrés. S. Etienne de Bourges, Notre-Dame de-Chartres, & plusieurs autres Cathédrales, ont encore de ces Chapelles souterraines, que l’on nommoit autrefois Confession. On appelle encore la confession des SS. Apôtres, le lieu où reposent à Rome les corps de S. Pierre & de S. Paul. Godeau dit Confessionnal au lieu de Confession. Le Pape Anastase dit le Confessionnal de S. Laurent Martyr, d’argent massif, pesant 80 ou 100 livres. Godeau. Ce n’est point l’usage. M. Châtelain dit que la Confession est un lieu enrichi devant ou derrière l’autel, d’où l’on voit au dessous la place où est la sépulture d’un Saint ou d’une Sainte.

On prend encore Confession, dans les Auteurs Ecclésiastiques, pour ornement de ce lieu ou reposoient les reliques des Saints ; pour un oratoire ; pour le siége où un Confesseur entend les Confessions, que nous nommons Confessionnal, & pour la pénitence qu’il impose. Voyez Baronius sur le Martyrologe au 6e de Juillet ; du Cange, les Macri, Hoffman. Acta. SS. Januar. T. II, p. 276. Febr. T. II, p. 330.

CONFESSION, en termes de Liturgie, signifie aussi la prière du confiteor que le Prêtre dit debout & courbé au pié de l’Autel, au commencement de la Messe, ou dans l’Office, & que celui qui sert la messe, ou ceux qui récitent l’Office, répètent ensuite au nom du peuple qui y assiste. On appelle encore Confession la récitation de cette prière. Voyez le Card. Bona. Rerum Lit. L. II. C. 2. n. 5. Item le lieu où le Prêtre réciroit cette prière avant de commencer la Messe. Consultez Du Cantre, les Macri, Hoffman, &c.

CONFESSION de foi, est une liste, ou dénombrement & déclaration des articles de la Foi de l’Eglise. C’est aussi la déclaration faite de bouche, ou par écrit, de la Foi qu’on professe. Fidei professio, confessio. Tous ceux qui demandent des Provisions pour les Prélatures, sont obligés de faire une Confession de foi, de jurer leur confession de Foi. Au Concile de Rimini, les Evêques Catholiques blâmoient les dates dans une Confession de foi, & marquoient que l’Eglise ne les datoit point. Voyez Date. Les Hérétiques en ont aussi fait dans chacune de leurs Eglises. La Confession d’Ausbourg, est celle des Luthériens, présentée à Charles-Quint en 1530. La Confession Belgique, &c. S. Jérôme appelle aussi Confession, toutes les louanges qu’on donne au Seigneur, & les actions de grâces qu’on lui rend.

CONFESSIONNAL, ou CONFESSIONNAIRE. s. m. Petit banc ou clôture où le Confesseur se tient dans l’Eglise pour entendre en confession les pénitens. Confessarii sedes, sacrum Pœnitentiæ Tribunal, Confessionale. Aujourd’hui un Confessionnal est un ouvrage de menuiserie composé d’un siége qui sert de Tribunal, & d’un prie-Dieu de chaque côté : quelquefois le Confessionnal est élevé sur un marchepié, couvert d’un dôme, orne de sculpture, &c. L’usage n’est point de dire Confessionaire.

CONFESSIONNAL, Voyez Confession. Terme d’Histoire Ecclésiastique.

CONFESSIONISTE. s. m. & f. C’est le nom que l’on donne à ceux des Luthériens qui suivent la Confession d’Ausbourg. Confessionista.

☞ CONFESSOIRE, (l’action) terme de pratique, se dit quand un voisin prétend un droit de servitude sur son voisin.

☞ CONFIANCE signifie en général la bonne opinion qu’on a de soi-même, ou des autres, ou de quelque chose sur laquelle on s’assure, on se fie, ou plûtôt l’effet de la connoissance & de la bonne opinion qu’on a des bonnes qualités d’un être en général, relatives à nos intérêts, qui fait que nous nous reposons entièrement sur lui. Fiducia, firma animi confisio.

Confiance, dans un sens moins étendu, signifie quelquefois la même chose qu’espérance ferme en quelqu’un, en quelque chose. J’ai grande confiance en vous, en votre secours. Mettre sa confiance dans les richesses. Il ne faut point mettre sa confiance aux choses du monde. Il est difficile de distinguer l’assûrance solide qui produit la vérité, de la confiance téméraire qui naît de l’erreur. L’Homme en sa propre force a mis sa confiance. Fiducia.

Confiance signifie aussi l’assûrance que l’on a de la probité & de la discrétion de quelqu’un, qui fait qu’on s’ouvre & qu’on se livre à lui sans réserve. C’est dans ce sens qu’on dit, prendre confiance, mettre sa confiance en quelqu’un ; qu’un homme a la confiance du Prince ; faire agir une personne de confiance, &c. La confiance nous flatte, parce que c’est une marque qu’on nous croit prudens. Nicol, Ce Prince a une entiere confiance en ses Ministres, il se repose sur eux des affaires les plus importantes.

La Confiance des autres ne nous plaît, que parce qu’on la regarde comme une preuve qu’on nous trouve du mérite. Esp. La trop grande confiance nous abandonne à la discrétion des méchans. Cail.

Confiance se prend aussi quelquefois pour une liberté honnête qu’on prend en certaines occasions ; aborder quelqu’un avec confiance ; quelque fois pour sécurité, hardiesse. Confidentia, fiducia. Parler avec confiance, aller au combat avec confiance. La confiance avec laquelle parle un bel esprit, lui donne tout l’avantage dans la conversation. Val. Il avoit de la confiance sans présomption, & de la crainte sans foiblesse. Fléch. La confiance sert plus à la conversation que l’esprit. S. Evr.

☞ Dans l’usage ordinaire, ce mot se prend quelquefois en mauvaise part comme synonyme à présomption, confidentia ; mais alors, il est souvent déterminé à cette signification par l’épithète qui y est jointe. C’est ainsi que l’on dit qu’un homme a des airs de confiance, qu’il est plein de confiance. La confiance de plaire est souvent un moyen de déplaire infailliblement. La Roch. Les uns ont une confiance sans crainte, & ce sont les présomptueux ; les autres une crainte sans confiance, & ce sont les foibles. Fléch. Le faux respect de nos amis nous endort, & nous jette dans une fausse confiance. Maleb. Une timidité scrupuleuse est peut-être plus sûre qu’une confiance décisive qui ne s’épouvante de rien.

☞ CONFIANT, ANTE. adj. Ce mot dans l’usage ordinaire paroît synonyme de présomptueux, hardi à entreprendre, qui s’imagine pouvoir venir à bout de tout. Confidens. C’est un homme confiant.

M. Fléchier, écrivant à M. Huet, lui dit : vous voyez, Monsieur, que je ne suis pas si modeste que vous eussiez pensé, & que vous avez affaire à un homme hardi & confiant, qui prend déja des titres d’amitié.

Confiant, ante. part. act. Qui se confie à la fidélité de quelqu’un. Plein de confiance. Fidens.

......Votre tendre amitié
Est confiante, & vous serez trahie. Voltaire.

CONFICT, CTE. vieux adj. Absorbé, rempli.

CONFIDEMMENT. adv. avec confiance. Prononcez confidamment. Cum fiducia. Il y a de la honte