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Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, II.djvu/800

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CON

rement. Elle s’est confinée dans sa maison de campagne.

Au bout de l’Univers vas, cours te confiner,
Et fais place à des cœurs plus dignes de régner. Rac.

Confiner un héritage, en Jurisprudence, c’est en marquer les confins.

CONFINÉ, ÉE. part. Il a les significations de son verbe pris en signification active, car dans la signification neutre il n’a point de participe passif. Relegatus, deportatus, &c.

CONFINS. s. m. pl. Limites d’un champ, d’une Seigneurie, d’un pays. Confinia. Il faut mettre dans une saisie réelle les bornes & confins d’un héritage, c’est-à-dire, ses tenans & aboutissans. Les confins de l’Espagne sont la mer & les Pyrénées. Il entra dans les confins de la Médie. Vaug.

☞ Les confins se prouvent par les bornes, les titres & les témoins. Les bornes prouvent les confins d’un héritage, ou d’une paroisse, ou d’un territoire, lorqu’elles ont été placées sur les confins, pour servir de limites.

☞ Les titres qui prouvent les confins sont les papiers terriers par lesquels l’étendue & les limites d’un territoire sont déclarés & désignés par tenans & aboutissans. Lorsque ces deux preuves manquent, on a recours à la commune renommée, qui consiste dans le témoignage de plusieurs habitans du lieu ou des environs qui déclarent qu’ils ont vû un tel labour, ou tel héritage, tel Curé dixmer jusqu’à tel endroit, ou tel Seigneur se faire payer de ses droits jusqu’à tel endroit, qu’ils ont oui dire la même chose à leurs prédécesseurs & que c’est la commune renommée.

☞ Il ne faut pas confondre les bornes avec les confins. Les confins, comme on voit, appartiennent à la chose, ils la finissent. Les bornes lui sont étrangères ; elles la renferment dans le lieu qu’elle occupe ; elles servent à marquer les limites. Voyez Bornes, Limites, Terme.

Confins, se dit aussi figurément. La lumière de la raison nous conduit jusques sur les confins de la Religion. Abad.

CONFIRE, v. a. Je confis, tu confis, il confit, nous confisons, vous confisez, ils confisent. Je confisois, je confis. Je consirai. Confis. Qu’il confise. Donner aux fruits, aux fleurs, aux herbes, aux racines, certaines préparations en les infusant dans du sucre, du syrop, de l’eau-de-vie, & pour les rendre plus agréables au goût, ou pour les conserver plus long temps. Condire. Les Anciens ne confisoient qu’avec le miel, maintenant on confit avec le sucre. On confit des cerises, des abricots, des prunes, des oranges, des citrons, &c. avec du sucre.

Confire signifie aussi, laisser tremper, imbiber long temps un mets dans la sauce, dans le vin, dans le beurre, dans le vinaigre. On confit les cornichons, les capucines dans le vinaigre. Voyez Cornichon.

Confire des sardines. C’est, après qu’elles ont pris un peu de sel, les faire frire dans la poële, ou rôtir sur le gril, & les mettre dans de petits barils, avec du laurier, du vinaigre, du poivre & du girofle, qui font comme une espèce de sauce.

On dit aussi qu’un fruit est tout confit sur l’arbre pour dire, qu’on ne l’a cueilli qu’en sa pleine maturité. Maturus, conditus. Il se dit particulièrement des fruits doux, comme l’abricot, les figues. Les Provençaux se vantent de manger les fruits tout confits sur les arbres.

Confire est aussi un terme de chamoiseur, qui signifie, donner une certaine préparation aux peaux avec de l’eau, du sel, de la farine, & autres choses dans une cuve appelée confit. Parare, apparare. Il faut confire ces peaux.

CONFIT, ITE. part. & adj. Conditus. ☞ On dit que les fruits sont confits sur l’arbre, quand ils sont extrêmement mûrs, & cuits par le soleil. Ce mot se prend quelquefois au figuré, dans le style familier seulement ; une femme toute confite en dévotion ; pour dire, qu’elle est dans les grandes pratiques de la dévotion.

Bien est-il vrai qu’il parloit comme un livre,
Toujours d’un ton confit en savoir vivre. Vert-vert.

CONFIRMATIF, IVE. adj. Qui confirme, qui rend une chose ferme & stable. Decretum, edictum quo aliquid confirmatur. Cette maxime est fondée sur la loi, & sur plusieurs ordonnances confirmatives. Cet arrêt est confirmatif d’une telle sentence du Juge inférieur. Cette nouvelle est confirmative de celle que j’avois déjà apprise.

En matière bénéficiale, on appelle Bénéfice électif confirmatif, celui pour l’élection duquel il faut la confirmation du Supérieur, comme du Pape ou du Roi. Beneficium quod confirmatione indiget. On prétend qu’un Bénéfice électif confirmatif, peut être résigné par permutation, & que la résignation en peut être admise en Cour de Rome malgré ceux à qui appartient l’élection. Le Roi prétend avoir le même privilège pour les Bénéfices électifs confirmatifs, dont il est le Collateur absolu, vice Ordinarii, & vice Papæ, sauf au Chapitre à exercer son droit d’élection en cas de vacance du Bénéfice par mort.

CONFIRMATION. s. f. Ratification, titre qui rend une chose plus ferme, plus stable. Confirmatio. Le Roi a donné des Lettres à cette ville pour la confirmation de les privilèges. On a taxe les Officiers pour la confirmation d’hérédité.

☞ Il faut remarquer que la confirmation d’un acte nul n’empêche pas qu’on n’en puisse attaquer la nullité. Quod nullum est ipso jure, perperàm & inutiliter confirmatur. Une donation qui n’est pas insinuée, est confirmée inutilement ; un héritier qui feroit quelque acte en conséquence d’une telle donation, ne seroit pas moins en droit d’en attaquer la nullité. De même la confirmation que feroit le Roi, d’un privilège qui ne seroit plus valable, ne donneroit pas plus de force à ce privilège. Quia qui confirmat, nihil dat de novo, sed datum tantùm confirmat. Il n’en est pas de même quand l’acte n’est pas nul de soi, & qu’il s’y trouve seulement quelque défaut qui peut le faire casser ; dans ce cas, si celui qui y a quelque intérêt, l’approuve en quelque façon que ce soit, il n’est plus recevable à s’en plaindre.

Confirmation se dit aussi en matière Bénéficiale de l’acte par lequel le supérieur confirme l’élection de celui qui est pourvu d’un Bénéfice électif, confirmatif. Voyez ces mots & Bénéfice.

Confirmation se dit aussi dans le discours ordinaire, de l’assurance nouvelle & plus expresse d’une chose qui avoit été annoncée comme vraie ; j’attends par le courier la confirmation de cette nouvelle. Nous avons reçu la confirmation de son mariage. Ce que vous dites là a besoin de confirmation. Il est de la prudence d’attendre la confirmation des nouvelles publiques avant que d’y ajouter foi, & d’être en garde contre les tricheries de la renommée. Voyez Confirmer.

Confirmation, en termes de Rhétorique, est la troisième partie d’un discours, dans laquelle l’Orateur doit prouver par loix, raisons, autorités, & autres moyens, la vérité des faits & des propositions qu’il a avancés, soit dans sa narration, soit dans la division. C’est ce que nous appelons preuves & moyens. Cette partie qu’on appelle généralement contention, renferme la preuve de ce que l’orateur a avancé & la réfutation des raisons de la partie adverse.

Confirmation, en Théologie, est un Sacrement de l’Eglise, le second en ordre, qui outre la grâce sanctifiante, confère des graces spéciales pour con-