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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/101

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et deux imparfaits, qui sont la tierce et la sixte. » Cette division est restée le fondement de la doctrine jusqu’à notre temps, où l’embarras subsistant pour la quarte, on a inventé pour elle le nom de C. mixte. Gevaert appelle C. élémentaires l’octave, la quinte, la quarte et les deux tierces, dont les deux sixtes ne sont que l’interversion. Une autre classification prend pour base la fixité de l’intervalle et appelle l’octave, la quinte et la quarte C. invariables, les deux tierces et les deux sixtes C. variables. Tous les autres intervalles sont des dissonances. À ces principes, en somme acquis, les acousticiens ont tenté de donner un point d’appui scientifique. Sauveur, le premier (1700), a supposé que l’absence de battements caractérise la C. ; il a été suivi par Euler ; Helmholtz a fondé sa théorie sur les rapports des sons et proposé une hiérarchie plus compliquée de C. absolues (unisson 1/1, octave 2/1), parfaites (quinte 3/2, quarte 4/3), moyennes (sixte majeure 5/3, tierce majeure 5/4), imparfaites (tierce mineure 6/5, sixte mineure 8/5). Mais on s’est demandé à quel point devait s’arrêter la série et quel était le plus simple, du rapport de la tierce majeure (5/4) ou de la neuvième majeure (9/4). En présence de ces difficultés, Stumpf a pris le parti (1911) de créer une sorte de bifurcation théorique et de séparer la consonance et la concordance par les distinctions suivantes : la consonance est une affaire de perception sensorielle, la concordance est justiciable du raisonnement ; la consonance est la propriété d’intervalles à employer en considérant leurs rapports, la concordance est la propriété d’intervalles à employer en considérant leur participation à la formation des accords ; la consonance de deux sons entre eux n’est pas détruite par l’introduction d’un son dissonant, ce qui a lieu, au contraire, à l’égard de la concordance. Cette doctrine se pose donc en même temps sur le terrain scientifique et sur celui de la pratique musicale. Sur celui-ci, le concept de la consonance tend sans cesse à s’élargir. Il est de règle de regarder comme accord consonant celui qui peut être produit sans préparation ni résolution. Or, à chaque génération de musiciens, des pas plus hardis sont faits dans ce sens. Après les tierces et les sixtes, les septièmes, puis les neuvièmes ont été reçues sans condition, et le tour est venu des intervalles diminués, qui appartiennent sans conteste à l’ordre des dissonances. (Voy. Dissonance, Intervalle.)

Consonant, adj. 2 g. qualificatif d’un intervalle ou d’un accord formé par des consonances.

Consonne, n. f. Lettre qui n’a point de sonorité par elle-même, mais qui, prenant son point d’appui sur une voyelle, modifie la sonorité de celle-ci. L’étude de la production des C. et leur classification intéresse le chant en même temps que la parole. Le larynx seul suffit à former les voyelles. C’est dans les résonateurs supra-laryngiens, bouche et nez, que se différencient les consonnes. Le courant d’air expulsé par les poumons et rendu sonore par les modifications du larynx, se transforme au niveau du voile du palais et de la base de la langue pour produire les C. gutturales, J, Ch, G, K, R ; au niveau de la langue et du palais, pour les C. linguales, appelées aussi dentales, Z, S, D, T, L ; au niveau des lèvres, pour les C. labiales, V, F, B, P ; les C. nasales, M, N, Gn, se produisent lorsque, le voile du palais étant abaissé, l’air vibrant sort à la fois par la bouche et par le nez. La photographie des vibrations et l’observation des buées respiratoires apportent depuis peu une aide précieuse à cette étude, qui trouve son application dans l’articulation de la parole chantée.

Consonner, v. intr. rarement employé. Produire une consonance.

Continuo. Voy. Basse continue.

Contra, abrév. pour contrabassus ou contraténor, dans les anciennes partitions. || Qualificatif de jeux d’orgues sonnant à l’octave grave des autres.

Contrabassus, n. m. L’un des noms anciennement donnés à la partie vocale avoisinant la basse, et qui, dans les voix d’homme, correspond ordinairement au baryton ou au ténor.

Contrainte. Voy. Basse contrainte.

Contralto, n. m. ital. La plus grave des voix de femme, s’étendant ordinairement du contre-fa au-dessous de la clef de sol, à l’ut au-dessus de cette clef.

Contrapuntiste, n. m. ital., = contrepointiste (voy. ce mot).

Contraténor, n. m. L’un des noms anciennement donnés à la partie vocale placée au-dessous du discantus, ou dessus, et qui était interprétée, soit par des femmes ou des enfants, en voix d’alto ou contralto, soit par des hommes en voix de ténor élevé ou de haute-contre, chantant souvent en fausset. (Voy. Voix.)