Aller au contenu

Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/100

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

orphelinats de la même ville et réunies en 1808 en un seul Collège royal de musique, appelé du nom de son local, C. di San Pietro a Majella. Quatre établissements semblables où des jeunes filles pauvres étaient recueillies et instruites dans la musique, furent célèbres à Venise pendant le xviiie s. Cette acception philanthropique du nom de C. a disparu à l’époque moderne, et les écoles ainsi dénommées ont pour but unique de développer des talents musicaux. Les principaux C. d’Italie sont aujourd’hui ceux de Bologne (Liceo musicale, fondé en 1804), Milan (1807), Florence (1860), Naples, Venise (1877), Pesaro (Liceo Rossini, 1883). En France, sous l’ancien régime, l’enseignement musical était donné dans les maîtrises et les écoles privées. L’École royale de chant, ouverte en 1784, avait pour unique destination de préparer des sujets pour l’Opéra. Elle fut supprimée par une loi du 16 thermidor an iii (3 août 1795) et remplacée par un Institut national, d’abord destiné au recrutement des musiciens militaires, et bientôt transformé en Conservatoire de musique. Bernard Sarrette, qui l’avait organisé, en fut nommé directeur en 1797. Le règlement de l’an viii (1800) réduisit de 125 à 70 le nombre des professeurs et fixa celui des élèves à 400. Une bibliothèque spéciale y fut ajoutée. On institua des concerts, servant d’exercices aux élèves, et des concours de fin d’année. Les classes de déclamation y furent inaugurées en 1806. Non sans de multiples refontes et modifications de ses règlements, le C. de Paris s’est maintenu dans un état presque continuellement florissant jusqu’à nos jours. Installé aujourd’hui dans les bâtiments de l’ancien collège des Jésuites, il jouit d’une subvention de l’État de 270 000 fr. L’enseignement y est distribué par 83 professeurs et répétiteurs, en 33 classes que fréquentent 800 élèves ; l’âge d’admission varie, selon les classes, entre 9 et 26 ans ; des récompenses sous forme de prix et accessits sont décernées chaque année après concours ; une bibliothèque et un musée, sans cesse enrichis depuis leur fondation, renferment d’inépuisables sujets d’étude. Les directeurs du C. ont été, après Sarrette, Cherubini (1822), Auber (1842), Ambroise Thomas (1871), Théodore Dubois (1896), G. Fauré (1905). Douze écoles de musique, établies à Boulogne-sur-Mer, Dijon, Lille, Lyon, Montpellier, Nancy, Nantes, Nîmes, Perpignan, Rennes, Roubaix et Toulouse, portent le titre de succursales du C. de Paris. Le caractère d’institution d’État appartient en Belgique aux C. de Bruxelles (1832), Liège (1832) et Gand (1879). En Angleterre, Londres à elle seule possède cinq grandes écoles de musique. En Allemagne, Berlin en compte trois. Les C. de Leipzig (1843), de Vienne (1817), de Prague (1811) passent pour les plus importants de l’Europe centrale. Des établissements similaires ont été fondés à Varsovie (1824), Madrid (1858), Moscou (1864), Petrograd (1865), et dans un grand nombre de cités de l’Ancien et du Nouveau Monde.

Console, n. f. Partie supérieure de la harpe, recourbée en forme de S ouvert et servant de cheviller. Sa partie antérieure, qui repose sur la colonne, est souvent sculptée en forme de volute ou de chapiteau. || * Disposition des claviers des orgues modernes, placés en avant du corps de l’instrument.

Consonance, n. f. Intervalle offrant à l’oreille une sensation de repos, laquelle, selon la définition de Gevaert, « se produit lorsque deux sons, résonnant en même temps, se mélangent plus ou moins complètement ». Mais la sensibilité de l’oreille, ainsi que les limites théoriques fixées pour la démarcation de la C. et de la dissonance et leur classification ont varié au long des siècles. Jusqu’aux xiie et xiiie s., les théoriciens ne tinrent pour C. que l’octave et la quinte, ce qui revient à dire la quinte seulement, puisque l’octave, alors appelé double, n’est que le redoublement du son prime. Au xiiie s., l’on commença de recevoir les tierces majeure et mineure et les sixtes majeure et mineure sous le titre de C. imparfaites ; mais on restait incertain sur la quarte, que le 8e anonyme de Coussemaker appelle C. moyenne et dont d’autres auteurs ne parlent pas. Le petit traité français de Déchant du xiiie s. donne aux C. le nom d’accords et déclare qu’une pièce doit commencer et finir par « accort parfait, c’est à sçavoir par l’unisson, quinte ou double » ; les deux tierces et les deux sixtes sont pour lui quatre accords imparfaits. C’est sous le même nom que Michel de Menehou (1558) désigne les C. « Il n’y a, dit-il, que 4 accords, dont l’unisson est le premier,… le second est une tierce,… le troisième est une quinte,… le quatrième est une sixte… Voilà les 4 accords, dont il y en a deux parfaits, qui sont l’unisson et la quinte,