C. de quatrième espèce, à deux notes syncopées contre une, ce qui produit un C. de 2e espèce retardé ou suspendu :
le C. de cinquième espèce, ou C. fleuri,
qui admet toutes les combinaisons
précédentes et les fusionne librement
en vue de la variété et de l’élégance
de la composition :
Les mêmes « espèces » se traitent à trois, à quatre voix et davantage, sous réserve de la correction des harmonies qui peuvent résulter du mouvement des parties. Le C. double est celui où deux parties peuvent échanger leurs places, et, par le transport de la partie grave à l’aigu, de la partie aiguë au grave, opérer le renversement des intervalles. On a beaucoup discuté sur l’époque à laquelle est apparu ce procédé, mais la proposition la plus plausible est celle qui en attribue l’origine au mélange des instruments et des voix et au remplacement des voix absentes par les instruments disponibles, dans les exécutions musicales du moyen âge. Le fait du renversement produit de cette manière est admis au xive s. par le traité de Guillaume le moine. Les musiciens du xve et du xvie s. en tirent des effets variés et d’un raffinement extrême. À sa suite apparaissent peu à peu les C. conditionnels, dans lesquels le compositeur se soumet à quelque obligation spéciale. Les théoriciens italiens du xviie et du xviiie s. en énumèrent de nombreuses variétés : le C. alla diritta, où les parties ne peuvent procéder que par degrés conjoints ; le C. saltando, son contraire, où l’on ne doit employer que des degrés disjoints ; le C. d’un sol passo, ou ostinato, où le même dessin de peu de notes ou de peu de mesures se répète incessamment au-dessus du thème donné ; le C. punctatus, en groupe de notes pointées ; le C. rétrograde, ou cancrizans (à l’écrevisse), où le thème se reprend à reculons. Le procédé du miroir, ou renversement en mouvement contraire, se pratique en notant les parties de manière qu’elles puissent se lire dans les deux sens de la page, ce qui se marque par deux clefs placées au deux bouts de la partie notée, ou au commencement, l’une des clef étant posée la tête en bas. Comme les canons énigmatiques, les C. conditionnels étaient des jeux techniques où brillait l’habileté des maîtres et dont la bizarrerie ne pouvait pas plus nuire que profiter au déploiement de leur génie. La réaction que le style d’opéra produisit, au xviie s., contre le style contrepointique, n’empêcha pas celui-ci de s’épanouir au xviiie, avec Hændel et Bach, et de rester le fondement solide de la symphonie classique. Après Fux, dont le Gradus ad Parnassum (1715) représente les doctrines du C. dans ce qu’elles ont de plus sévère, les principaux auteurs de traités de C. ont été, en Italie, Paolucci (1765) ; en Allemagne, A.-B. Marx (1837), Bellermann (1862 ; 4e éd., 1901), Jadassohn (1886 ; 3e éd., 1896) ; en France, Fétis (1825) et Cherubini (1835) ; en Angleterre, E. Prout (1890). (Voy. Canon, Fugue.)
Contrepointé, adj. 2 g. Se dit d’un