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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/113

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chetto musicale de Schein (1617). Mais ce n’était pas, en musique, une forme fixe. On la trouve mesurée quelquefois sur un rythme binaire, plus souvent ternaire ; ses phrases comportent ou non une anacrouse précédant le premier temps ; elles se divisent en périodes variables de quatre, six ou huit mesures, souvent cinq, parfois sept. Ces différences résultent d’ailleurs souvent de la gêne imposée à l’allure mélodique par le placement des barres de mesure. Mersenne (1636) attribue pour fondement rythmique à la C. le pied ïambique, ‿ —, mais, ajoute-t-il, « on peut lui donner telle mesure qu’on voudra ». Maurizio Cazzati, dans son livre de Correnti e balli à cinq parties (1667), oppose les C. alla francese à celles all’ italiana ; toutes deux sont en rythme ternaire avec anacrouse et premier temps appuyé par l’usage du point :


\language "italiano"
porteeA = \relative do'' {
   \time 3/2
   \key re \major
   \partial 2 mi2^\markup { \italic "All' italiana" } | mi2. re4 mi2 | dod2 la la' | \break
   \override Staff.TimeSignature.break-visibility = ##(#f #f #t)
   \time 3/4
   \stemDown \partial 8 la,8^\markup { \italic "Alla francese" } | la4. re8 dod[ mi] | re4. fad8 mi[ sol] |
}
\score { \porteeA
  \layout {
    \context { \Staff \RemoveEmptyStaves }
    indent = 0\cm
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}


Lorsque, au xviiie s., Bach, Hændel, Rameau et leurs contemporains placent une C. dans leurs suites, cette forme n’a plus avec la danse qu’une relation nominale. Succédant presque invariablement à l’allemande, elle contraste avec celle-ci et remplit le rôle du fugato en mouvement rapide, qui se rattache à l’adagio dans la sonate et l’ouverture.


\language "italiano"
porteeA = \relative do''' {
   \time 3/2
   \key la \major
   \partial 8 \stemUp la8 | << {la4 sold8 fad[ mi re dod] re4. mi8 } \\ { <mi dod>4. s8 s2 s2 } >> |  dod4.
}
\score { \porteeA
  \layout {
    \context { \Staff \RemoveEmptyStaves }
    indent = 0\cm
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}
(Bach, Suite anglaise, i.)


Les compositeurs modernes qui ont écrit des suites « en style ancien », ont traité la C. sur le modèle de Bach, avec des développements et quelquefois des « doubles » en variations.

Courtaud, n. m. Ancien instrument à vent en bois dont le nom décrit l’aspect extérieur. Apparenté au cervelas, il servait, comme celui-ci, de basse aux chalumeaux et fut abandonné lorsqu’on eut inventé le basson. || Nom du tuyau le plus grave de la musette.

Cracovienne, n. f. La plus ancienne des danses nationales polonaises. On la dansait déjà sous la dynastie des Jagellon (xve-xvie s.), et elle est encore populaire dans toute la Pologne, spécialement dans la région de Cracovie, d’où elle tire son nom, Krakowiak. Sa mesure est à 2/4 avec le second temps appuyé ; elle commence lentement, et s’accélère pour se terminer en une sorte de galop appelé Suwany.


\language "italiano"
porteeA = \relative do'' {
   \time 2/4
   do8 re mi4 | mi8 mi4 do8 | re mi fa4 |
}
\score { \porteeA
  \layout {
    \context { \Staff \RemoveEmptyStaves }
    indent = 0\cm
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}


Chopin a intitulé « Krakowiak » son grand Rondo de concert, op. 14 (1834), dont le thème rappelle le rythme de cette danse. Glinka a placé une K. parmi les airs de ballet de son opéra La Vie pour le tsar (1839).

Craillement, n. m. Cri de la corneille.

Cramignon, n. m. Genre de chanson populaire propre au pays de Liége, comptant beaucoup de couplets d’un caractère naïf et comique.

Crécelle, n. f. Instrument de percussion, en bois, composé d’une roue dentée mue par une manivelle et qui, par sa rotation, accroche à chaque dent une ou plusieurs lamelles de bois flexibles. Le bruit engendré par le déclic répété de ces lames est proportionnel aux dimensions de l’appareil. La C. n’est plus de nos jours qu’un jouet d’enfant, populaire en Alsace et en Allemagne. Elle a servi autrefois d’instrument de signaux et remplacé la cloche. La grande C. de Nuremberg, dont la mise en action par un treuil exigeait le concours de deux hommes, retentissait dans cette intention, au xvie s., avec un bruit assourdissant.

Credo. Partie de l’ordinaire de la messe qui a pour texte le Symbole de Nicée. La liturgie romaine en admet plusieurs mélodies différentes, dont l’intonation, sur les mots « Credo in unum Deum », est réservée au prêtre célébrant et dont les versets sont chantés à deux chœurs selon les traditions de l’antiphonie. Le C. est le plus étendu des cinq morceaux d’une messe en musique. (Voy. Messe.)

Crépitation, n. f. Bruit réitéré d’un feu qui pétille. Wagner en a donné une amplification musicale merveilleuse, dans la scène finale de La Walkyrie.

Crescendo, part. du v. tr. ital. crescere = accroître, employé comme adv. pour prescrire une augmentation graduelle de l’intensité du son, et comme n. m. pour désigner le procédé lui-même. Il n’est pas douteux que le C. n’ait été pratiqué, dans le