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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/136

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butes, trompettes marines, étaient tombés en désuétude.

Effet, n. m. Résultat d’une combinaison qui charme l’esprit ou l’oreille. On dit de l’orchestration d’un morceau qu’il « contient de beaux ou d’ingénieux E. de sonorité », et, du jeu d’un instrumentiste, qu’il « vise à des E. de virtuosité ».

Égal, adj. 2 g. Qui est pareil en valeur et en quantité. Contrepoint égal, celui où les parties procèdent par valeurs de notes semblables ; jeu égal, celui où les doigts de l’exécutant agissent avec une parfaite unité de force et d’agilité ; chœur à voix égales celui qui est écrit pour plusieurs voix de même nature ; tempérament égal, partage de l’octave en douze demi-tons théoriquement semblables l’un à l’autre quant au calcul du nombre des vibrations. (Voy. Gamme, Tempérament.)

Égaliseur, n. m. Ouvrier chargé, dans les manufactures d’orgues et de pianos, de reviser l’accord des instruments et d’en assurer la parfaite unité.

Égalité, n. f. Parité entre deux objets ou deux dimensions. L’É. des doigts, dans le jeu des instruments, est obtenue par des exercices soigneusement accomplis, et procure une sonorité homogène. L’É. des notes, dans le plain-chant, a été une des questions les plus controversées parmi celles qui concernent l’interprétation du chant liturgique. (Voy. Plain-chant.)

Égosiller, v. pr., loc. fam. Se faire mal à la gorge en chantant trop fort, en criant.

Égueuler, v. tr. Terme de facture. Retrancher une partie de l’extrémité d’un tuyau d’orgue, pour le raccourcir et faire en sorte que sa bouche se trouve plus haute.

Eis, mi dièse dans la nomenclature allemande.

Élan, n. m. Agrément de l’ancien chant français, composé par la réunion d’un port de voix et d’un accent ou par une « aspiration un peu violente ». L’Affilard (édit. 1705) le marque par le signe du martellement, traversé d’une barre, et le réalise ainsi :


\language "italiano"
porteeA = \relative do' {
  \key fa \major
  \autoBeamOff
  \stemUp
  fad2~ fad8. la16 sib8 \afterGrace do8 {do16[ re do] } | \slurUp \afterGrace re1( { re8) } | sol,8 s_\markup { \italic "etc." }
}
\score { \porteeA 
  \layout {
    \context { \Staff \RemoveEmptyStaves \remove "Time_signature_engraver" }
    indent = 0\cm
    \context { \Score
               \override SpacingSpanner.base-shortest-duration = #(ly:make-moment 1/32)
    }
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
    line-width = #120
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}

Élargir, v. tr. Ralentir le mouvement.

Électricité, n. f. Les premiers essais d’utilisation de l’É. comme force motrice dans l’orgue furent tentés par Peschard, à Caen, en 1862, puis à Saint-Augustin, à Paris, en 1868 ; engendrée par une pile à un seul élément, l’É. avait pour fonction de mettre en mouvement les leviers pneumatiques du système Barker. De l’aveu de l’inventeur lui-même, le mécanisme était défectueux. En 1879, pendant la reconstruction de l’orgue de Saint-Eustache, Moigno proposait de renouveler l’essai au moyen de la pile perpétuelle de Tommasi. Son vœu ne fut pas réalisé. La question fut remise à l’étude en 1883 par Schmœle et Mols, qui établirent un soufflet électro-pneumatique d’un fonctionnement rapide et précis. Leur modèle fut adopté en 1891 par Merklin pour l’orgue de Notre-Dame de Valenciennes, où l’É., fournie par une pile Branville à sept éléments, fut employée tant pour la soufflerie que pour la commande simultanée du grand orgue et de l’orgue de chœur. Dès lors, le système était entré dans le domaine de la pratique et devait promptement se généraliser, du jour où commenceraient dans les villes les distributions de courant. Non seulement la soufflerie a bras d’homme put disparaître, mais le mécanisme de la transmission, des claviers aux sommiers et aux différents jeux et accouplements de jeux, put recevoir des perfectionnements nombreux, et les facteurs n’eurent plus à considérer les difficultés d’emplacement pour l’établissement des différents corps d’orgue. On osa placer l’organiste de Saint-Nizier, à Lyon, à 75 m. de distance de son orgue, qui compte 44 jeux. Dans le nouveau théâtre des Champs-Élysées, construit à Paris en 1913, l’orgue, placé dans les combles de la scène et dont quelques tuyaux sont visibles au-dessus et de chaque côté du rideau, est relié par un ensemble de fils, de relais et de soupapes, au clavier de l’organiste, dont chaque touche commande un certain nombre de contacts. L’organiste lui-même et les chefs des chœurs éventuellement disposés dans les coulisses ou les parties éloignées de la scène, d’où ils n’aperçoivent pas le chef d’orchestre, sont mis en communication avec lui par un métronome lumineux que celui-ci commande électriquement tout en battant la mesure.

Pour l’application de l’É. à la construction d’instruments enregistreurs et à la transmission du son à distance, voy. Diapason, Phonographe.