se justifier par le seul fait de leur diversité et de la nouveauté des effets que l’on pouvait en obtenir.
La
gamme pentaphonique, que les Chinois
constituent de plusieurs manières,
mais en la privant toujours de la
quarte et de la septième, et qui se
retrouve chez les Japonais, chez les
Indiens d’Amérique et dans quelques
chants celtiques et gaéliques, restés
traditionnels dans les Îles Britanniques,
la gamme de six sons par tons
entiers, à laquelle A. Coquart, puis
Debussy ont donné la forme suivante :
la gamme mineure avec quarte augmentée,
que Aug. Chapuis a traitée
dans une Suite pour piano sur la
gamme orientale, tendent à s’introduire,
comme des néologismes qui
permettent l’expression de faits nouveaux
ou d’idées renouvelées, sans
rien supprimer ni détruire du vocabulaire
existant.
On peut se rappeler,
à propos de l’E. musical, quelle révélation
a été, dans le domaine des arts
du dessin et principalement du paysage
et de l’ornement, la connaissance
des œuvres de Hokusaï et des estampes
japonaises, et quelle influence discrète
et féconde elle a exercée chez
nous, dans les arts décoratifs.
Expiration, n. f. Terme de physiologie. Deuxième temps de la respiration, pendant lequel l’air, préalablement aspiré et emmagasiné dans les poumons, en est rejeté à l’extérieur, mettant en jeu, par un acte de la volonté, les organes de la phonation. (Voy. Appareil vocal, Phonation.)
Exposer, v. tr. Faire entendre pour la première fois le thème principal d’un morceau. On dit, dans l’analyse d’un morceau, que le motif est exposé par le violon, ou par tel ou tel autre instrument.
Exposition, n. f. Première division de la fugue et la plus importante, dans laquelle on fait entendre d’abord le sujet dans une partie, puis la réponse dans une seconde, ensuite le sujet dans la troisième partie et la réponse dans la quatrième. Après l’E. se place le divertissement, que suit, dans quelques fugues, une contre-exposition dans le ton principal. || En dehors du style fugué, on appelle E. la première énonciation du thème sur lequel sera établi un morceau de sonate, de symphonie, etc.
Expressif, adj. Qui rend clairement les sentiments contenus dans le texte musical. || Qualificatif d’un modèle d’harmonium susceptible de rendre les nuances d’intensité. (Voy. Harmonium.)
Expression, n. f. 1. Manière de rendre apparents les sentiments de l’âme. L’E. musicale résulte, de la part du compositeur, du choix qu’il fait des formes modales, mélodiques, rythmiques, harmoniques, selon le but qu’il se propose d’atteindre et, s’il s’agit d’une œuvre vocale, selon le contenu du texte auquel il adapte sa musique ; de la part de l’exécutant, de la façon dont il comprend et interprète l’œuvre écrite du compositeur. Les uns et les autres, depuis les temps anciens, ont recherché les moyens d’expression, sans lesquels toute création artistique serait vide de sens et impuissante à toucher le cœur des hommes. Dans les antiennes grégoriennes, Gevaert a reconnu et admiré la variété des inflexions qui rendent saisissables à tout auditeur attentif les intentions expressives de la cantilène, et qui comportent, dans l’apparente uniformité d’une mélopée sans combinaisons de rythmes ni d’harmonie, une grande délicatesse de nuances, obtenue par le choix du mode, la direction des motifs et l’emploi raisonné des dessins mélismatiques. La polyphonie vocale du xve et du xvie s., où l’on étudie surtout la perfection de style contrepointique, et qu’un préjugé trop longtemps répandu a fait taxer de sécheresse et d’aridité, décèle au contraire une richesse de formes expressives qui étonne et ravit ses historiens ; l’ « esprit de finesse » qui est, dans les arts comme dans les sciences, la caractéristique du génie français, pénètre les chansons à plusieurs voix des maîtres franco-flamands, depuis Josquin Després et Certon jusqu’à Lassus et Costeley ; il se traduit en rythmes légers, en réponses piquantes, en désinences mélodiques tantôt rieuses et tantôt émues, dont la corrélation avec les paroles ressort plus visiblement, si, par l’analyse, on détache une voix de l’ensemble ; les madrigalistes italiens serrent de près les textes de leurs poètes et en imitent la subtilité par de petits détails imitatifs qui tra-