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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/164

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renommés vers 1700 comme joueurs et faiseurs de F., et le plus célèbre d’entre eux, Louis Hotteterre, dit le Romain, publiait en 1707 une méthode
Flûtes à bec.
pour la F. traversière, la F. à bec et le hautbois. À cette époque, la F. à bec touchait à son déclin.

Le flageolet ou le flûtet ou galoubet en sont les derniers descendants. La F. traversière, qui est caractérisée par l’emplacement de l’embouchure, percée latéralement dans la partie supérieure de l’instrument, existait au moyen âge à côté de la F. à bec, et fournissait, au temps d’Agricola (1529) une famille de 4 instruments : soprano, alto, ténor et basse ; on y ajouta plus tard les variétés appelées F. tierce, sonnant une tierce mineure au-dessous de la F. ordinaire en , ou ténor, et les F. dites grandes et petites F. quartes, distantes d’une quarte au-dessus ou au-dessous de la même F. en .


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Le tube de la F. traversière était cylindrique et offrait peu de justesse. Elle possédait 6 trous latéraux libres. Vers le milieu du xviie s., sa construction subit de grandes modifications.

Flûte traversière.
Flûte traversière.
Flûte traversière.


On la divisa en quatre parties : la tête, le premier corps, le second corps, le pied, qui s’emboîtaient variaient de manière à permettre, par le changement de diapason. Le joueur de F. disposait de cinq ou six corps de rechange contenus dans un étui que les musiciens militaires portaient à leur côté. La première clef fut ajoutée à la F. en 1690 ; la seconde, ainsi que l’allongement du pied, qui transforma la F. en en F. en ut, datant de 1722. Pendant le xviiie s., les perfectionnements de l’instrument, par l’addition de nouvelles clefs et l’adoption de la perce conique, s’accomplirent lentement. L’auteur anonyme des Observations sur la musique (1757) constatait qu’« il est très difficile de jouer juste de cet instrument » et que la chose lui eût semblé impraticable, si Blavet ne lui eût prouvé le contraire. La rareté des bons flûtistes n’empêchait pas les compositeurs de tirer un heureux parti de cet instrument, joué en solo ou en dialogue avec la voix ou un autre instrument ; Lulli s’en était servi notamment dans Isïs (1677) ; Hændel précisait sur ses partitions l’indication de la German flute, F. allemande, qui se rattachait à la F. traversière ; mais on n’osait pas, dans les orchestres nombreux, l’employer par masses, ainsi que les autres instruments à vent ; dans l’imposant ensemble instrumental réuni à Londres pour les fêtes de la « Commémoration de Hændel » (1784) 6 F. seulement s’opposaient à 26 hautbois, 26 bassons, 12 trompettes et 12 cors. Dans la musique de chambre la F. occupait un rang qu’elle a perdu aujourd’hui. Non seulement elle possédait en la personne de l’Allemand J.-J. Quantz (1697-1773) un exécutant modèle et un compositeur infatigable, dont Frédéric Kuhlau (1786-1832) fut seul à égaler, un demi-siècle plus tard, la fécondité, mais elle jouissait d’une vogue particulière dans le monde des amateurs, où, à l’exemple du roi de Prusse Frédéric ii, du roi de Pologne Stanislas, du prince de Carignan, du fermier général La Pouplinière, il était de bon ton de jouer, tant bien que mal, de la F., et de se faire portraiturer, la F. en main. Les perfectionnements essentiels que Th. Bœhm apporta, depuis 1821, à la facture de la F., et qui rencontrèrent tout d’abord une vive opposition, de la part notamment de Tulou (1786 + c. 1865), portèrent l’instrument à un degré de justesse et de facilité inconnu jusque-là. Telle que nous la connaissons aujourd’hui, et que l’ont faite Bœhm et ses successeurs, la F. combine la perce cylindrique d’un tube, pour le corps, et la perce conique, pour la tête ; ce tube est fermé à sa partie supérieure ; sa longueur se mesure depuis le centre de l’ouverture latérale qui sert d’embouchure, jusqu’à l’extrémité du tuyau ; la colonne d’air y est ébranlée par les intermittences d’un courant d’air