Aller au contenu

Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/178

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ment à celle-ci de dire que la G. chromatique ascendante, partant de la tonique ut, se forme par l’addition de 5 dièses à la série des 7 notes naturelles, et que la G. chromatique descendante se forme pareillement par l’intercalation de 5 bémols. Ces deux formules représentent seulement le premier et le dernier des six types déterminés par Gevaert pour la constitution de la G. chromatique dans chacun des tons, ou transpositions, du mode majeur diatonique, et qui correspondent aux exigences diverses de la construction mélodique ou harmonique. La G. orientale, sur laquelle Aug. Chapuis a composé une Suite pour le piano, est formée de 1 ton, 4 demi-tons et 2 intervalles de un ton et demi, que l’auteur note ré, mi, fa, sol dièse, la, si bémol, ut dièse, ré (soit avec ut pour tonique, ut, ré, mi bémol, fa dièse, sol, sol dièse, si, ut).


\language "italiano"
\score {
  \relative do' {
    \time 8/1
    re1 mi fa sold la sib dod re  \bar "||" \break
    \once \override Score.Clef.break-visibility = ##(#f #f #f)
    do, re mib fad sol lab si do \bar "||"
 }
  \layout {
    \context { \Staff 
               \RemoveEmptyStaves 
               \remove Time_signature_engraver
             }
    indent = 0\cm
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}


|| La G. enigmatique énoncée par Verdi comme thème d’un Ave Maria à 4 voix (1901) et formée de 2 tons, 2 demi-tons et 2 intervalles de un ton et demi, ut, ré bémol, mi, fa dièse, sol dièse, la dièse, si, ut, est une succession arbitraire, née de la fantaisie de l’artiste et qui amenait d’assez grandes difficultés d’exécution pour faire reculer l’Académie Sainte-Cécile, de Rome, lorsqu’elle entreprit de faire entendre le morceau :


\language "italiano"
\score {
  \relative do' {
    \time 8/1
    do1 reb mi! fad sold lad si do \bar "||" \break
 }
  \layout {
    \context { \Staff 
               \RemoveEmptyStaves 
               \remove Time_signature_engraver
             }
    indent = 0\cm
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}


|| L’exécution des G. diatoniques et chromatiques, montantes et descendantes, est un des principaux exercices de mécanisme vocal et instrumental imposés aux élèves, pour l’acquisition d’un chant ou d’un jeu coulant, souple et agile ; aussi ne compte-t-on plus les recueils de G. dans tous les tons et toutes les positions qui ont été publiés depuis un siècle pour la voix ou pour chaque instrument. L’exécution brillante et nuancée de « roulades » embrassant toutes les meilleures notes de leur voix procurait aux grands chanteurs italiens des succès assurés ; les G. en staccato ou en octaves, et jusqu’à celles qu’on obtenait déjà au xviiie s. sur le clavecin et la harpe par le procédé empirique du glissando, ne manquaient pas davantage leur effet. En dehors de cette utilisation matérielle pour l’enseignement ou la virtuosité, les G. entières ou par fragments offrent en composition des ressources qui les ont fait employer de tout temps dans le travail thématique comme élément mélodique, agent de modulation, formule ornementale ou épisodique, moyen de variation et d’enrichissement dans la texture des parties. Plusieurs musiciens des anciennes écoles ont pris la G. par hexacordes, ut, ré, mi, fa, sol, la, pour thème de grandes compositions contrepointiques : c’est le « sujet » d’une messe de Josquin Després († 1521), d’une Fantaisie instrumentale à 5 parties, de du Caurroy (1600), d’une Fantaisie, pour la virginale, de J. Bull, d’un caprice de Frescobaldi (1624).


\language "italiano"
porteeA = \relative do'' {
  \time 4/4
   << { \voiceOne
        \override HorizontalBracket.direction = #UP 
        la2\startGroup sib4 si re2 si4 sib la2\stopGroup \bar "" \break
        \override Score.Clef.break-visibility = ##(#f #f #f)
        re4 re dod2 re4 la mi'2
      } 
     \new Voice { \voiceTwo 
        fad,2 sol4 re la'2 re,4 sol fad2
        fad!4 sol mi2\startGroup fa!4 fad la2\stopGroup_\markup { \lower #4 { \hspace #6 { \italic "etc." } } }
     } 
   >> 
}
text = \lyricmode {
  Qu’est de -- ve -- nu ce bel œil
  qui mon âme é -- clai -- roit
}
porteeB = \relative do {
  \time 4/4
  \override HorizontalBracket.direction = #UP   
  re2 sol4 sol fad2 sol4 sol re'2\startGroup \bar "" \break
  \override Score.Clef.break-visibility = ##(#f #f #f)
  si!4 sib la2\stopGroup re,4 re'4 dod2
}
\score {
  \new PianoStaff <<
    \new Staff = "mel" <<
      \clef "treble" 
      \new Voice = "mel"  { \porteeA }
      \new Lyrics  { \lyricsto "mel" \text }
    >>
    \new Staff = "mel" <<
      \clef "bass" 
      \new Voice = "mel"  { \porteeB }
    >>
  >>
  \layout {
    \context { \Staff \RemoveEmptyStaves \remove Bar_engraver }
    \context { \Voice \consists "Horizontal_bracket_engraver" }
    indent = 0\cm
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
    line-width = #120
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}
(Cl. Lejeune, Chanson chromatique, mesurée à l’antique.)


À l’époque classique, les maîtres ont usé des G. montantes et descendantes comme d’un dessin mélodique, les disposant en réponses entre différents groupes d’instruments (Symphonie Jupiter, de Mozart ; Symphonie en la, de Beethoven), en « rentrées » véhémentes ou gracieuses (Symphonie héroïques, de Beethoven, scherzo du Songe d’une nuit d’été, de Mendelssohn), en dessins accessoires servant de liaison entre deux fragments thématiques, etc. Mais c’est surtout dans le style descriptif que le mouvement ascendant ou descendant d’une gamme rapide ou solennelle vient faire image et souligner clairement une intention