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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/181

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Chez les compositeurs de diverses nationalités qui ont traité cette forme depuis le xviie siècle, on trouve des G. de construction binaire, mesurées sous les chiffres 2, C, 6/8, 12/8, 6/4, et d’autres ternaires, à 3, 3/4, 3/8 et 9/8. Cette incertitude montre assez que ces maîtres n’écrivent plus leurs G. en vue de la danse. Les virtuoses cherchent des effets de velouté dans l’exécution des successions rapides de triolets. D’après Brossard (1703), la gigue est « pleine de notes pointées et syncopées qui en rendent le chant gai et pour ainsi dire sautillant ». Mattheson (1720) range la Loure et les Canaries parmi les G., ce qui lui permet d’en énumérer 4 espèces. La vivacité du mouvement de la G. l’a fait souvent choisir comme morceau final de la suite. Froberger (1693) a terminé par une G. 18 sur 24 de ses suites pour le clavecin, et Hændel, 13 sur 16. Ce maître traite la G. à la manière italienne, qui est mélodique et brillante ; Bach y introduit les richesses de son style contrepointé et fugué, et il adopte presque constamment le procédé qui consiste à renverser le thème, dans la seconde reprise. Les auteurs modernes qui ont écrit des suites « dans le style ancien » y ont volontiers placé une G. finale. Le même titre a été donné, dans les ballets de quelques opéras, à des morceaux plus ou moins analogues aux modèles classiques. La jolie mélodie de Ch. Bordes, Dansons la gigue (1889), sur des vers de Verlaine, présente la particularité d’un rythme d’accompagnement formé de quatre mesures à 2/8, sur un mouvement de gigue moderne ressemblant plutôt à une sorte de zortzico (voir ce mot), où se superpose la partie vocale en deux mesures à 2/4 :

Gimel. Voy. Gymel.

Giocoso, adj. ital., = joyeux, nuance d’expression.

Gis, n. all. du sol dièse.

Giustiniane, n. f. ital. Nom donné aux xve et xvie s. à de petites pièces de musique vocale italienne, composées sur des poésies de style ou de dialecte populaire, dont Leonardo Giustiniani, patricien de Venise, poète et musicien amateur, avait donné les premiers modèles. L’imprimeur Petrucci en a inséré quelques-unes dans ses recueils de frottoles (voy. ce mot).

Giusto, adj. ital., = juste. Tempo giusto, comme indication de mouvement, signifie un degré de vitesse modéré et régulier.

Glapir, v. intr. Pousser des cris aigres et perçants

Glapissement, n. m. Cri de l’épervier et de quelques oiseaux de proie. || Aboiement aigu des chiots et des renardeaux. || Se dit par dérision des sons perçants de la voix humaine.

Glas, n. m. Tintement funèbre d’une cloche, annonçant un décès par des coups lentement répétés. Edgard Tinel a imité le son tragique et uniforme du glas en le faisant résonner comme une pédale à contretemps dans le « convoi funèbre » de son bel oratorio flamand Franciscus (1888) :


\language "italiano"
\score {
 \new Staff \relative <<
  \new Voice {
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     \clef bass
     \key mib \major
     \time 4/4
     la4\rest sol,2 sol4~ | sol sol2 sol4~ | \break
     \override Score.Clef.break-visibility = ##(#f #f #f)
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    \voiceTwo 
     fa2\rest mib4 re | do2 re4.. mib16 | \break
     re2 do | re mib4.. fa16 | mib2
     } 
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     re2 do |re mib4.. fa16 | mib2
     } 
   >> 
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    indent = 0\cm
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
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  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}

Glee, n. n. angl. Petite composition vocale profane, sans accompagnement, spéciale à l’école anglaise du xviiie s. et du commencement du xixe s., s’éloignant de l’ancien madrigal par sa tonalité exclusivement moderne et par la brièveté et la simplicité de ses formes. On l’écrivait quelquefois à voix seule, plus souvent à 2 ou 3 voix d’hommes, en style concerté, sur des sujets gais (cheerful) ou sérieux. Une société intitulée « the Glee Club », fondée pour la culture de ce genre de composition et fréquentée par les meilleurs musiciens de Londres, subsista de 1787 à 1857. Le titre en a été repris de nos jours, aux États-Unis, pour le Glee Club des étudiants de l’Université de Harvard.

Glissando, part. du v. intr. ital. glissare = glisser, en glissant. Procédé d’exécution sur le clavecin, le piano et la harpe à pédales, consistant à faire glisser un doigt d’une touche blanche aux touches suivantes, ou d’une corde aux cordes voisines, pour obtenir une